Sous la bannière «America First», Washington fait du plan d’autonomie marocain un modèle de stabilité

Sahara marocain : les États-Unis qualifient la résolution 2797 de «tournant historique pour la paix régionale»

Sous la bannière « America First is delivering peace », Washington ne se contente pas d’applaudir la résolution 2797 : il opérationnalise une doctrine où l’initiative marocaine d’autonomie (2007) devient l’architecture de stabilité la plus coûts-bénéfices pour le Maghreb et le Sahel. Signal diplomatique (US porte-plume au CSNU), cadre de mise en œuvre(mandat MINURSO prolongé, négociations sans délai) et cap de coalition (continuité des Accords d’Abraham) s’alignent pour déplacer le dossier du registre contentieux vers celui de la gestion des risques régionaux : sécurité énergétique et maritime atlantiques, corridors logistiques, pressions migratoires et menaces hybrides.

Cette posture relie paix négociée et dividendes économiques : elle incite Rabat et Alger à tester un dialogue « gagnant-gagnant » sous parapluie onusien, tout en attirant capitaux et infrastructures vers les provinces du Sud (Dakhla Atlantique). En creux, un message : la crédibilité marocaine fournit le levier, l’appui américain fixe le tempo, et la stabilité devient la métrique commune.


L’adoption, vendredi 31 octobre, par le Conseil de sécurité de l’ONU, de la résolution 2797 consacrant le plan d’autonomie marocain de 2007 comme la solution la plus réaliste et la plus crédible au différend autour du Sahara, a suscité un large écho favorable à Washington et au sein du réseau diplomatique des Accords d’Abraham.

Présentée par la mission américaine auprès des Nations unies en tant que porte-plume, la résolution a été saluée par plusieurs diplomates et responsables américains comme un jalon historique vers une paix durable, tandis que les acteurs du réseau Abraham ont souligné la portée stratégique de ce texte pour la stabilité régionale.

Des réactions enthousiastes à Washington

À Washington comme à New York, les responsables américains ont multiplié les déclarations pour saluer ce qu’ils considèrent comme un tournant décisif dans le processus onusien.

Mike Waltz : «Un moment historique pour la paix et la prospérité régionales»

L’ambassadeur américain auprès des Nations unies, Mike Waltz, a exprimé sa «profonde satisfaction» à la suite du vote, qualifiant la résolution de «moment historique qui capitalise sur un élan unique pour instaurer une paix durable dans la région».

«Nous félicitons l’Envoyé personnel du Secrétaire général, Staffan de Mistura, pour ses efforts diplomatiques vitaux. Le président Trump reste résolu à soutenir une solution mutuellement acceptable. La paix régionale est possible cette année, et nous ferons tous les efforts pour y parvenir», a-t-il déclaré dans un communiqué officiel publié par la mission américaine à l’ONU.

Les États-Unis ont joué un rôle central dans la rédaction du texte, en coordination avec la France et le Royaume-Uni, les deux autres membres permanents favorables à la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara.

Duke Buchan : «Un grand pas en avant»

Le nouvel ambassadeur des États-Unis au MarocDuke Buchan III, présent à la séance de vote, a qualifié l’adoption de la résolution de «grand pas en avant pour la paix et la stabilité».

«C’est un grand jour pour les Nations unies et pour le Maroc. Cette résolution reflète un consensus rare autour d’un plan crédible, sérieux et pragmatique», a-t-il déclaré à la MAP, rappelant que le texte «réaffirme que l’Initiative marocaine d’autonomie constitue la seule base réaliste d’un règlement durable

La mission américaine à Rabat a relayé ces propos, saluant «l’engagement durable de Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour une solution pacifique» et remerciant le Souverain «pour sa reconnaissance des efforts du président Trump en faveur de la paix, de la prospérité et de la stabilité régionales.»

David Fischer : «Le leadership du Roi ouvre une opportunité historique»

L’ancien ambassadeur des États-Unis à Rabat, David Fischer, a salué, dans une déclaration à la MAP, «une véritable opportunité, grâce au leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, de clore définitivement le conflit artificiel du Sahara.»

Fischer, artisan de la proclamation présidentielle du 10 décembre 2020 reconnaissant la souveraineté du Maroc sur son Sahara, a ajouté que la résolution 2797 «confirme la cohérence et la continuité de la politique américaine» et «valide la vision du Roi Mohammed VI, qui a fait du partenariat stratégique avec les États-Unis un pilier de la stabilité régionale.»

Le Département d’État : «Un mandat clair pour négocier la paix»

Le Conseiller principal pour les affaires arabes et africaines au Département d’État américain, Massad Boulos, a publié un message sur X, saluant «le vote historique du Conseil de sécurité qui prolonge le mandat de la MINURSO pour un an» et «ouvre la voie à des négociations sans délai pour parvenir à une paix durable

«Nous soutenons une autonomie authentique sous souveraineté marocaine, fondée sur la proposition crédible et réaliste du Royaume», a-t-il précisé, avant d’appeler, à l’instar de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à «un dialogue fraternel entre le Maroc et l’Algérie pour établir de nouvelles relations fondées sur la confiance».

Robert C. Greenway : «Un partenariat indéfectible entre Rabat et Washington»

Aux États-Unis, Robert C. Greenway, directeur du Allison Center for National Security (Heritage Foundation) et ancien Senior Director for MENA Affairs au Conseil national de sécurité, a salué sur X «une victoire de la diplomatie maroco-américaine et un message clair en faveur de la paix et de la prospérité.»

«Le lien entre l’Amérique et le Maroc, le Royaume tout entier, est indéfectible», a-t-il écrit, rappelant que «la résolution 2797 entérine au niveau des Nations unies la position américaine exprimée depuis 2020.»

Tulsi Gabbard : «America First is delivering peace»

La Cheffe du renseignement national des États-Unis, Tulsi Gabbard, a replacé cette évolution diplomatique dans la continuité de la politique étrangère américaine sous la doctrine «America First».

«Pendant son premier mandat, le président a négocié les Accords d’Abraham, un pacte historique entre Israël, les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan.
Nous avons entendu le président Trump et le vice-président Vance exprimer leur espoir que les Accords d’Abraham continueront à s’étendre, permettant une stabilité et une paix régionales véritables et durables

Mme Gabbard a conclu : «Voilà à quoi ressemble la politique America First en action : bâtir la paix par la diplomatie, avec la conviction qu’il ne peut y avoir de prospérité sans paix.»

Son intervention, relayée par plusieurs médias américains, souligne que la résolution 2797 s’inscrit dans la continuité directe des Accords d’Abraham, où le Maroc demeure un partenaire-clé de l’architecture de paix régionale conçue à Washington.

Une convergence avec la vision des Accords d’Abraham

Des analystes du Abraham Accords Institute for Peace, basé à Washington, ont souligné que «le Maroc incarne l’esprit des Accords d’Abraham en promouvant des solutions politiques fondées sur la souveraineté et le développement.»

Leur note, publiée le 1er novembre, met en avant la complémentarité entre la stratégie Atlantique du Maroc, la normalisation diplomatique régionale et la sécurisation du flanc ouest du monde arabe face aux influences concurrentes.

Steve Witkoff : «Un rapprochement Rabat–Alger en préparation»

À Washington, Steve Witkoffenvoyé spécial américain pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, a estimé que «la seule solution réaliste est le plan d’autonomie marocain», ajoutant que le texte adopté «traduit un alignement international inédit en faveur de la paix».

Il a révélé que Washington œuvre activement à un rapprochement diplomatique entre Rabat et Alger, avec un accord possible «dans les 60 prochains jours» sous médiation américaine et onusienne, selon une déclaration relayée par Euronews.com.

Un tournant diplomatique salué à l’unisson

Les réactions convergent sur un constat : la résolution 2797 consacre le leadership du Roi Mohammed VI et confirme la centralité du plan d’autonomie marocain dans le cadre onusien.

Pour Rabat, cette décision du Conseil de Sécurité ne se limite pas à un succès diplomatique : elle entérine une légitimité forgée par un demi-siècle de constance, de développement et de sacrifices consentis pour défendre la souveraineté et la paix.

Elle ouvre aussi la perspective d’un réalignement maghrébin apaisé, où les nations de la région pourraient transformer la reconnaissance du Maroc en socle d’intégration économique et géopolitique, face aux fractures et aux recompositions du nouvel ordre mondial.

Nawfal Laarabi
Nawfal Laarabi
Intelligence analyst. Reputation and influence Strategist 20 années d’expérience professionnelle au Maroc / Spécialisé dans l’accompagnement des organisations dans la mise en place de stratégies de communication d’influence.

Les plus lus

GenZ212 annonce la fin du « premier chapitre » de son mouvement et lance une phase de réorganisation

Le mouvement de jeunesse GenZ212 a annoncé, dans un...

Le Maroc obtient une victoire diplomatique historique à l’ONU : un Discours Royal attendu ce soir

Le Maroc a remporté, vendredi, une victoire diplomatique majeure...

Le Roi Mohammed VI parle à Tindouf et tend la main à Tebboune : la grammaire d’un leadership apaisé

Dans son discours historique du 31 octobre 2025, le...

Sous la bannière «America First», Washington fait du plan d’autonomie marocain un modèle de stabilité

Sous la bannière « America First is delivering peace...
00:09:49

Related Articles

Focus Thématiques

[