A quelques jours de la tenue de la Conférence Intergouvernementale pour l’adoption du Pacte Mondial pour les migrations qui aura lieu à Marrakech les 10 et 11 décembre 2018, le comité d’organisation relevant du Ministère des Affaires étrangères a tenu, ce mardi, une rencontre avec les médias, présidée par l’ambassadeur Fouad Yazough, directeur général des relations bilatérales et des affaires régionales, en vue de présenter les grandes lignes de l’évènement et les aspects de son organisation.
«L’organisation par le Maroc de cet évènement onusien est naturelle et légitime», insiste d’emblée Fouad Yazough. En effet, le Maroc, de par sa position géographique privilégiée, sur le flanc sud du bassin méditerranéen, entre le Détroit de Gibraltar et le prolongement occidental du monde arabe et septentrional du continent africain, fait du pays un acteur central de ces problématiques et doit affronter des défis mondiaux de taille, notamment la libre circulation des biens et des marchandises, la migration, le climat et la lutte antiterroriste. De plus, la capacité du Maroc dans l’organisation d’évènements régionaux et mondiaux de haute facture n’est plus à vérifier, et ce depuis plusieurs décennies : sommets des pays arabes, sommets islamiques, GATT, sommets économiques africains, MEDays, et plus récemment la COP22.
Au sujet du défi de la migration, le Maroc a historiquement été consulté et impliqué dans la réflexion au niveau international. «Nous oublions que la toute première conférence ministérielle Europe/Afrique sur la migration et le développement s’est tenue à Rabat en Juillet 2006» a martelé le directeur général des relations bilatérales et des affaires régionales, Fouad Yazough, en réponse au journaliste de la chaîne Al-Arabiya qui s’interrogeait sur les raisons du choix du Maroc pour l’organisation de cet événement planétaire.
Le diplomate marocain a rappelé que l’Union Africaine a donné mandat au roi Mohammed VI en tant que «Leader de l’Union africaine sur la question de la migration» rappelant que le souverain a déjà présenté aux membres de l’Union Africaine les grandes lignes de «l’Agenda africain pour la migration» le 29 janvier 2018 à Addis-Abeba.
Il est à noter que la Constitution de 2011 comprend cinq articles en relation avec l'immigration, dont la gestion de la résidence des étrangers, la non-discrimination, le droit d'asile et l'égalité des droits entre les citoyens marocains et étrangers. D’ailleurs, le Maroc a lancé deux campagnes de régularisation des migrants, durant laquelle plus de 85 % des demandes de régularisation avaient été acceptées, soit la régularisation de plus de 27000 migrants et la scolarisation de 7300 enfants, tous bénéficiant de l’accès au système de soins du Maroc.
La liste des chefs de délégations non encore disponible
A la question de la journaliste de l’AFP sur les pays ayant confirmé leur présence, les responsables du ministère ont répondu que la liste des chefs de délégations était du ressort des Nations Unies, qui la communiquera en temps opportune. Dans le même registre, le journaliste de Pouvoirs d’Afrique s’est intéressé à l’identité de qui dirigera la délégation marocaine lors de ce sommet, les responsables du ministère des Affaires étrangères sont restés évasifs sur ce point.
6 discours officiels du Maroc
Les organisateurs de la Conférence #ForMigration, ont programmé au moins six occasions de prise de parole par les officiels marocains, discours d’ouverture et déclaration finale entre autres interventions, en plus de la conférence de presse que tiendra le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita.
Un auditoire peu informé
Lors de la rencontre de ce mardi, Fouad Yazough, qui était accompagné de Chafika El Habti et de Ismail Chekkouri, respectivement directeur de la Diplomatie publique et des acteurs non étatiques et directeur des Affaires globales au service central, a du faire sens de beaucoup de pédagogie et de tact envers les médias présents, qui semblaient peu au courant de la mécanique institutionnelle de l’événement, et encore moins sur les enjeux et les objectifs de ce Pacte, pollué par le retrait de pays comme Israël et les USA.
6000 invités et une organisation 100% marocaine
La Conférence Intergouvernementale pour l’adoption du Pacte Mondial pour les migrations, qui va accueillir 5000 à 6000 invités, a permis d’impliquer des dizaines de PME marocaines dans tous les aspects logistiques et matériels avec un impact certain sur la valeur ajoutée de celles-ci, ont tenu à rappeler les responsables du ministère. Quant au budget de l'événement, aucun chiffre n’a été donné aux médias, en raison du non achèvement des travaux, a justifié la très diplomate Chafika El Habti.