C’est un exercice périlleux auquel a été confronté le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, obligé de répondre à une lettre ouverte envoyée par Juan Guaidó, le jeune président autoproclamé du Venezuela. Dans cette lettre postée sur Twitter par Guaidó, il demandait aux Nations Unies de fournir une aide humanitaire d'urgence à son pays. La réponse prudente de Guterres, a été fortement relayée par les deux camps adverses au Venezuela, où chacun des parties prenantes a crié victoire.
#CartaOficial
Respuesta Internacional para la Emergencia Humanitaria de parte de la directiva de la @AsambleaVE para el Sr. Antonio Guterres @antonioguterres Secretario General de Naciones Unidas. pic.twitter.com/eBRoscXOjn— Juan Guaidó (@jguaido) January 27, 2019
Le 27 janvier dernier, le Président de l'Assemblée nationale du Venezuela, Juan Guaidó et «président» autoproclamé, a publié sur son compte twitter une lettre ouverte adressée au secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, où il demandait à l’ONU de fournir une aide humanitaire d'urgence au Venezuela.
Une lettre à laquelle Antonio Guteress a confirmé, via son porte-parole parole Stephane Dujarric, avoir envoyé une réponse à l’intéressé ainsi qu’à l’ensemble des personnalités que Juan Guaido avait mis en copie.
Dans son point de presse, le porte-parole a déclaré que le Secrétaire général avait «réitéré dans sa lettre ce qu'il avait déjà déclaré publiquement : qu’il s'inquiétait fortement de la crise par laquelle passe le pays ainsi que de son impact sur la population du Venezuela ».
Dans sa réponse, le secrétaire général a affirmé que l'ONU était prête à intensifier ses activités au Venezuela dans les domaines de l'aide humanitaire et du développement" mais que, pour ce faire, elle avait besoin de l'accord et de la coopération du gouvernement".
Le Secrétaire général a également rappelé dans sa réponse que la reconnaissance des gouvernements ne relevait pas du Secrétariat, mais des États membres de l’ONU. Il a également souligné que dans ses relations avec les États membres, il respectait les décisions prises, notamment par l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité. Et a réitéré sa disponibilité pour aider à trouver une solution politique au conflit. "
Pour les pro-Maduro, les Nations-Unies ne reconnaissent pas Juan Guaido
Cette réponse prudente et diplomatique du Secrétaire Général des Nations-unies, a été fêtée dans les deux camps. D’une part, les supporters de Juan Guaido estiment que la réponse à la lettre ouverte, est en elle-même une victoire. Alors que les pro-Maduro, interprètent le choix minutieux des mots de Guterres, comme une preuve de la non reconnaissance par ce dernier de la légitimité de Juan Guaido. Ils s’appuient sur le qualificatif de “ Président de l'Assemblée nationale du Venezuela” ainsi que sur l’expression du besoin de l’ONU d’avoir «l'accord et de la coopération du gouvernement» pour pouvoir opérer. Plusieurs articles et vidéos inondent actuellement les réseaux sociaux portant le titre accrocheur: « Guteress à Guaido » : l’ONU reconnaît seulement Maduro comme président légitime.”