Brexit : Les députés britanniques rejettent le «Soft Deal» pour la seconde fois

À seulement 17 jours de la date prévue du Brexit, les députés britanniques ont voté ce soir contre l’accord conclu avec les négociateurs de l’Union européenne, qui devait permettre une sortie en douceur de leur pays de l'UE et qu'ils avaient massivement recalé en janvier.

Theresa May vient de subir une deuxième défaite au Parlement sur sa stratégie à l'égard du Brexit, par 391 voix contre 242, soit une une majorité de 149 voix.  Les députés ont rejeté les garanties de dernière minute qu’elle avait obtenues, lundi, concernent le «filet de sécurité» (ou backstop) irlandais, un dispositif de dernier recours qui vise à éviter le retour d'une frontière physique entre les deux Irlande afin de préserver les accords de paix de 1998 et l'intégrité du marché unique européen.

À seulement 17 jours de la date prévue de la sortie de l'Union européenne, les députés britanniques ont ignoré les appels de la première ministre britannique, Theresa May,  à «valider l'accord», après que Jeremy Corbyn, le chef du Parti travailliste, s’est dit peu convaincu lundi soir et a appelé à rejeter l’accord et que le parti démocrate unioniste (DUP) eut décidé qu'il ne pouvait pas soutenir l'accord.

La première ministre a fait une déclaration, immédiatement  après le vote affirmant qu'elle était «profondément déçue» du rejet de son accord.

Et maintenant, le « No Deal »

Maintenant que le parlement britannique a rejeté le « Soft Deal », le pays doit faire face au no deal, une situation que Theresa May brandissait systématiquement devant les députés qui rechignent à valider l’accord avec Bruxelles. « Rejetez l’accord et personne ne sait ce qu’il va arriver, avertissait Therasa May vendredi. Nous pourrions ne pas quitter l’UE avant plusieurs mois, nous pourrions partir sans toutes les protections que garantit l’accord. Nous pourrions ne jamais quitter l’UE. »

Et c'est ce jeudi 14 mars que les député seront appelé à voter sur le « No Deal » qui signifie une sortie du Royaume-Uni de l'Europe le 29 mars, sans qu’aucune règle régisse ce départ.

Réaction de l'Union européenne

Après l'annonce du résultat du vote, le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, a déclaré que l'UE avait fait tout ce qui était en son pouvoir et que le blocage résidait au Royaume-Uni.

Un porte-parole du président du Conseil européen, Donald Tusk, a déclaré suite au vote : « Nous regrettons le résultat du vote de ce soir et nous sommes déçus que le gouvernement britannique n’ait pas été en mesure d’obtenir une majorité pour l’accord de retrait conclu par les deux parties en novembre. »

«Du côté de l'UE, nous avons fait tout ce qui était possible pour parvenir à un accord. Compte tenu des assurances supplémentaires fournies par l'UE en décembre, janvier et hier, il est difficile de voir ce que nous pouvons faire de plus.»

«S'il existe une solution à l'impasse actuelle, elle ne peut être trouvée qu'à Londres.»

Le porte-parole a déclaré que l'UE respectait l'accord de retrait et que le vote avait « considérablement accru la probabilité d'un Brexit sans accord», ajoutant: « Nous poursuivrons nos préparatifs en vue d'un non-accord et serons prêts à nous préparer si un tel scénario se préparait.»

«S'il y avait une demande motivée du Royaume-Uni pour une prolongation, l'UE27 l'examinera et décidera à l'unanimité. »

«L’UE27 s’attendra à une justification crédible d’une éventuelle prolongation et de sa durée. Le bon fonctionnement des institutions de l'UE devra être assuré. » a conclut le porte parole du président du Conseil européen, Donald Tusk.

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