Les richesses naturelles exceptionnelles de l’Afrique, sources de convoitises diverses, ont longtemps constitué une malédiction politique, économique et sociale pour les populations du continent. Dans un de ses rapports publié en 2013, le Banque Africaine de Développement affirme que les gouvernements africains pourraient transformer les échecs relatifs à l’exploitation des ressources naturelles, en opportunités extraordinaires de développement, s’ils étaient mieux informés de leurs vraies valeurs et s’ils bénéficiaient d’une aide pour faire face à la complexité de la négociation des contrats entre autres avec les entreprises privées.
C’est dans ce sens que le think tank, Policy Center for The South, a fait appel à des experts internationaux pour produire, en 2016, ARCADIA, le premier rapport sur les matières premières dédié au continent africain. Depuis, Policy Center, sous la direction de Karim El Aynaoui, édite annuellement des mises à jour de ce rapport qui s’est imposé comme un outil scientifique stratégique pour mieux appréhender les défis du développement économique et sociale dans le continent qui passera indéniablement par une bonne gestion de ses ressources et richesses naturelles.
C’est aujourd’hui, à Rabat, que sera dévoilé, la troisième édition du rapport annuel ARCADIA (Annual Report on CommodityAnalytics and Dynamics in Africa), réalisé conjointement par le Policy Center for the New South et CyclOpe.
Aujourd'hui, à 16h (GMT+1), sera publié le rapport #ARCADIA sur les matières premières en Afrique. Restez à l'affût de nos prochains tweets! #Commodities pic.twitter.com/KV1wHm1rvr
— Policy Center for the New South (@PolicyCenterNS) March 28, 2019
Ayant atteint sa vitesse de croisière, ce rapport ambitionne de contribuer, dans une logique constructive, « au débat public portant sur les liens complexes unissant les matières premières aux pays africains et, partant, d’œuvrer, modestement mais résolument, en faveur du développement économique du continent », souligne le communiqué de Policy Center for the New South. Partant du constat simple, mais non simpliste que « les matières premières façonnent et façonneront une large part de la physionomie des économies africaines et doivent, en raison de cette dimension stratégique, faire l’objet d’analyses dédiées », le rapport ARCADIA adopte une approche particulière. Dans une première partie, il aborde les thématiques structurelles (macroéconomique, géopolitique ou sectorielle). La seconde partie est, quant à elle, dédiée à l’analyse conjoncturelle des marchés mondiaux de produits de base sur lesquels exportent les pays producteurs africains. Lors de la dernière édition, cette structure a connu quelques modifications dans le but d’améliorer la qualité du rendu final.
Changements méthodologiques et renforcement des équipes
Un des changement les plus importants apportés à ARCADIA concerne la périodicité du rapport qui paraîtra désormais tous les deux ans. Une décision motivée par une volonté de doter les décideurs qui font face à un contexte économique et politique mouvant, d’une analyse plus tôt dans l’année. « Cette évolution implique que la période d’analyse couvre désormais deux années et non plus une » explique Policy Center for the New South. En outre, de nouveaux auteurs sont venus renforcer l’équipe des rédacteurs du rapport, en majorité d’origine africaine. « Actant de l’importance des stratégies « Sud-Sud » tout en gardant une orientation résolument internationale, nous avons fait de la présence de ces expert(e)s un des axes stratégiques d’ARCADIA », souligne la même source. Parmi les nouveautés introduites dans la dernière édition figure l’apparition de nouveaux chapitres traitant de « commodités » qui n’étaient pas présentes dans les versions antérieures ainsi que de nouvelles analyses dans la partie structurelle. Si dans son édition 2017, le rapport s’était penché sur la question centrale de l’électrification du continent africain ou à la réalité des codes miniers, dans son édition 2019, il a abordé des sujets cruciaux comme les politiques dites de « local content », la gestion des ressources hybrides continentales ou la valorisation des minerais stratégiques africains.