En moins d’une semaine, Facebook a bloqué à deux reprises la page du premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour avoir enfreint plusieurs fois les règles électorales.
Cerné de toutes parts par les affaires, Netanyahu joue le tout pour le tout pour sauver son avenir politique. Un deuxième échec de constitution d’une majorité gouvernementale, pourrait se traduire par une cabale judiciaire, avec un passage par la case prison à l'image de son prédécesseur, Ehud Olmert.
Mardi, journée électorale en Israël, Facebook a suspendu un chatbot administré par la page officielle du Premier ministre Benjamin Netanyahu, pour avoir violer les règles électorales en partageant des sondages.
#IsraelElections2019 Benyamin Netanyahou a violé les lois électorales israéliennes en donnant deux interviews illégales à la radio mardi. Il a accordé une interview à la station de radio de droite Kol Chai et une autre à la station de radio Galey Israel pic.twitter.com/BMzF7UyoNK
— Middle East Eye Fr (@MiddleEastEyeFr) September 17, 2019
Il s’agit du deuxième incident du genre en cinq jours. La même page a été suspendue, jeudi dernier pendant 24 heures pour avoir violé la politique du réseau social, après la publication d’un message à caractère haineux. Un message qui appelait les électeurs israéliens à voter pour éviter la formation d’un gouvernement composé d’Arabes qui veulent «nous détruire - femmes, enfants et hommes».
«Nous avons constaté une violation de notre politique en matière de discours de haine», a indiqué Facebook dans un communiqué, précisant que la fonction de messagerie automatique était désactivée «pour 24 heures».
«En cas de violation supplémentaire, nous continuerons de prendre les mesures appropriées», avait prévenu Facebook.
Dans une interview accordée à radio Kan Reste Bet, Benjamin Netanyahu a nié avoir écrit ce message, prétextant une erreur d’un membre de son équipe électorale.
Facebook sanctions Israeli Prime Minister Netanyahu's page because of violation of company's hate speech policy. https://t.co/TYoUM7TH3e
— The Associated Press (@AP) September 12, 2019
Cinq jours après, Benjamin Netanyahu qui se bat pour sa survie politique et compte pour cela sur le soutien ses électeurs nationalistes, n’a pas hésité à distiller le jour même du scrutin des messages haineux contre les arabes et enfreindre la réglementation en accordant des interviews à des chaînes radios.
Comme Facebook constitue un outil stratégique et incontournable pour Netanyahu, il a usé de tous son poids pour rétablir rapidement le fameux chatbot qui doit être certainement doté d'une intelligence artificielle. D'ailleurs, cette fonctionnalité a été réactivée deux heures seulement après sa suspension. C'est un député du Likoud, qui s’en est chargé en s'engageant de cesser de publier es résultats de sondages.
Dans d'autres pays comme le Maroc, une suspension de Facebook peut durer au moins 30 jours. Une récidive donne directement la suppression pure est simple de la page incriminée.
Netanyahu et Gantz au coude-à-coude dans les premiers sondages
Selon les premiers sondages à la sortie des urnes, diffusés par les médias locaux ce mardi soir, les partis de Benjamin Netanyahu et de Benny Gantz sont au coude-à-coude à l'issue des législatives israéliennes.
Le Likoud de Benjamin Netanyahou (droite) récoltait entre 31 et 33 sièges sur les 120 du Parlement et le parti "Bleu-blanc" de Benny Gantz (centre) entre 32 et 34, selon ces sondages qui ne voyaient aucun bloc majoritaire émerger au terme de ces élections.