Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, pris en étau entre une inculpation pour corruption et un troisième cycle électoral en un an, va quitter ses fonctions ministérielles mais rester chef du gouvernement, ont indiqué jeudi ses avocats.
Cette annonce intervient après que les députés ont officiellement voté dans la nuit la dissolution du Parlement et les modalités d'un nouveau scrutin convoqué le 2 mars prochain.
La Cour suprême israélienne a reçu une pétition du «Mouvement pour un gouvernement de qualité» demandant à ce que Netanyahu --Premier ministre mais aussi ministre de l'Agriculture, de la Diaspora et de la Santé-- démissionne de ses fonctions ministérielles au vu de sa mise en examen.
Le mois dernier, le procureur général Avichaï Mandelblit a annoncé l'inculpation de Netanyahu pour «corruption», «malversations» et «abus de confiance» dans trois affaires différentes. La loi israélienne stipule que tout ministre étant poursuivi pénalement doit démissionner mais elle ne s'applique pas au Premier ministre.
Après la réception de la pétition, Mandelblit a affirmé que, si Netanyahu ne pouvait être forcé à démissionner de son poste de Premier ministre, la question de ses autres fonctions ministérielles serait examinée prochainement.
Dans une lettre envoyée jeudi à la Cour suprême et consultée par l'AFP, les avocats de Netanyahu ont indiqué que celui-ci «cesserait d'être ministre le 1er janvier 2020 et nommerait à la place d'autres ministres».
«Le Premier ministre continuera d'être Premier ministre, conformément à la loi», ont ajouté Me Avi Halevy et Me Michael Rabello.
Le «Mouvement pour un gouvernement de qualité» a affirmé que l'intention de Netanyahu de rendre ces trois portefeuilles n'était «pas suffisante» et affirmé que le fait qu'il reste à son poste de Premier ministre était «une honte terrible pour Israël».
«Netanyahu devrait se battre pour (prouver) son innocence en tant que personne privée et pas depuis le bureau de Premier ministre», a martelé l'ONG dans un communiqué.
Netanyahu clame son innocence et se dit victime d'une «chasse aux sorcières» des services du ministère public et des médias.
Il n'a pas encore annoncé s'il cherchera à obtenir une immunité par un vote du Parlement, un processus compliqué par la nature transitoire du Parlement actuel.
Benjamin Netanyahu et son rival Benny Gantz ayant échoué tour à tour à former un gouvernement après les législatives d'avril et de septembre, un nouveau scrutin a été convoqué le 2 mars 2020.