États-unis : Plan «historique» de relance économique de 2.000 milliards de dollars

Le Sénat américain doit approuver mercredi un plan «historique» de relance de la première économie mondiale durement frappée par la pandémie de coronavirus, notamment l'Etat de New York, épicentre de la crise sanitaire dans le pays.

Après plusieurs jours de tractations intenses, la majorité républicaine et l'opposition démocrate se sont accordés sur un texte majeur qui va mobiliser autour de 2.000 milliards de dollars à destination des salariés, des entreprises, des hôpitaux et des collectivités.

L'heure du vote sur le projet de loi n'a pas encore été fixée. «Je pense que nous le passerons aujourd'hui», a dit le chef des sénateurs démocrates Chuck Schumer sur CNN.

Ce texte devra ensuite être adopté par la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates. Il devrait alors être promulgué par le président américain, Donald Trump, qui avait appelé mardi les sénateurs à «agir immédiatement» pour faire redémarrer une économie probablement déjà en récession.

Ce plan sera-t-il suffisant? «Nous ne savons pas», a avoué mercredi le sénateur Schumer.

Miami confiné

Plus de la moitié des Américains sont concernés par des mesures de confinement, plus ou moins strictes selon les Etats.

La ville de Miami, en Floride, où de nombreux étudiants n'avaient pas respecté les consignes de distanciation sociale la semaine dernière, a imposé mardi un confinement obligatoire à ses 470.000 habitants.

La capitale fédérale, Washington, a pour sa part annoncé la fermeture des services non-essentiels(restaurants, salles de sports, coiffeurs, magasins de vêtements....) à partir de mercredi soir.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a prévenu mardi que les Etats-Unis pourraient bientôt dépasser l'Europe et devenir le nouvel épicentre mondial de la pandémie.

Le pays comptait mercredi matin plus de 800 morts et au moins 55.000 cas officiellement déclarés de Covid-19, selon le comptage de l'université Johns Hopkins, qui fait référence.

New York s'attend au pire

L'Etat de New York, poumon culturel et économique du pays, est le plus touché par la pandémie et les cas positifs, comme les malades, ne cessent d'augmenter.

«Le taux de nouvelles infections double tous les trois jours», a prévenu mardi son gouverneur Andrew Cuomo, et l'épidémie pourrait y connaître son pic «d'ici 14 à 21 jours», soit plus tôt que prévu.

Cet Etat de près de 20 millions d'habitants se prépare au pire et continue de réclamer au gouvernement fédéral du matériel médical, à commencer par des respirateurs par milliers.

«Je travaille très dur pour aider la ville et l'Etat de New York», a affirmé Donald Trump mercredi sur Twitter.

«Je parle au maire (Bill de Blasio, ndlr) et au gouverneur et je leur apporte beaucoup, dont quatre nouveaux centres médicaux et quatre nouveaux hôpitaux», a-t-il dit.

Mais alors que New York fait face à une course contre la montre, le président américain a confirmé mardi sans détour un nouveau changement de ton distillé ces derniers jours.

Après s'être dit «en guerre» la semaine dernière contre cet «ennemi invisible», le milliardaire républicain a promis de «rouvrir» le pays «rapidement», comparant de nouveau le nouveau coronavirus à la grippe saisonnière qui «ne met pas le pays à l'arrêt».

Avant l’apparition de l'épidémie aux Etats-Unis, le président avait basé toute sa campagne de réélection sur la bonne santé de l'économie américaine.

«On peut détruire un pays en le fermant de cette façon», a-t-il estimé, ajoutant qu'une «grave récession ou une dépression» pourraient faire plus de morts que l'épidémie, notamment si la crise économique devait entraîner «des suicides par milliers».

Il a même évoqué une date symbolique, le 12 avril, dimanche de Pâques pour que les gens retournent au travail, en dépit des réserves de nombreux scientifiques et responsables locaux.

Le Pentagone lui-même s'est montré moins optimiste en tablant sur «plusieurs mois» de crise, avec un retour à la normale vers juin-juillet seulement aux Etats-Unis.

Et la sénatrice Amy Klobuchar, ex-candidate démocrate à l'investiture pour la présidentielle de novembre, a tenu à mettre les choses au point sur la dangerosité du coronavirus.

Le Covid-19 «n'est pas la grippe saisonnière», a-t-elle dit sur Twitter. «Mon mari l'a attrapé. Il a 52 ans et est malade depuis deux semaines. Il crache du sang et est sous oxygène. D'autres (malades) sont en pire état. Ecoutez les médecins!».

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