Pour une première épreuve, l’échec est cuisant pour le président de la CGEM. Soixante jours après son élection à la tête du patronat, Chakib Alj, commet une violente sortie de route, au risque d’ébranler l’élan de la mobilisation nationale pour la lutte contre les répercussions de l'épidémie du coronavirus. Alors que le Comité de Veille Economique est engagé dans une course contre la montre pour trouver des solutions viables à un tissu économique fragile, le successeur de Mezouar a succombé à la tentation de se dédouaner de ses responsabilités en essayant de faire porter le chapeau de son impuissance au secteur bancaire. Lequel secteur représente avec le corps médical la première ligne du front de cette guerre sanitaire. Une guerre qui exige des femmes et des hommes responsables, qui mettent en priorité l’unité des forces vives de la nation et qui redoublent de courage et d’ingéniosité pour faire vivre la solidarité nationale auprès des marocains, particulièrement les plus démunis.
A moins d’une semaine de l’entrée en vigueur de l’état d’urgence sanitaire, le président de la CGEM nouvellement élu, a fait le choix malheureux de communiquer avec des membres de sa confédération par un courrier à caractère officiel largement diffusé auprès de la presse. Lequel courrier comporte des accusations graves à un secteur qui a été de toutes les épreuves et reste l’un des remparts de notre stabilité économique surtout en ces temps de guerre sanitaire.
Le GPBM n’a pas besoin de lire le courrier de M. Alj pour l’alerter sur le degré de criticité des entreprises marocaines pour la simple raison que la banque est le premier partenaire de ces mêmes entreprises. Les difficultés quotidiennes sont vécues de par et d’autres.
La priorité en ces temps difficiles est d’abord à l’unité puis aux solutions collectives. Chakib Alj, très peu expérimenté à la gestion des affaires publiques a oublié qu’il y avait mille et une manières de solutionner des problèmes impliquant plusieurs parties prenantes et partenaires.
Rien n’empêchait le président de la CGEM de s’entretenir avec Othman Benjelloun, Mohamed El Kettani, Abdellatif Jouahri ou Mohammed Benchaaboun. L’exercice aurait demandé certainement plus d’implication, plus de courage et plus de patience à Chakib Alj mais aurait été certainement beaucoup plus efficace et beaucoup plus productif à long terme.
Par ailleurs, ne pas répondre à l’acte inconscient du président de la CGEM aurait été irresponsable et intolérable au regard des défis auxquels le pays est confronté et de la solidarité que tout un chacun se doit de faire preuve en ces moments si difficiles. C’est chose faite, ce samedi dans un courrier d’une rare violence adressé à Chakib Alj et largement relayé par la presse.
«Le secteur bancaire est indigné par ce genre de discours qui, au lieu d'unir toutes les forces vives du pays face à cette crise, tend au contraire à diviser et à semer inutilement la panique», ont ainsi signé Othmane Benjelloun et Mohammed El Kettani, respectivement Président et vice-président du GPBM.
Le Coronavirus a révélé au grand jour la faiblesse du nouveau bureau de la CGEM
Très attendue par l’ensemble des opérateurs économiques et des pouvoirs publics pour participer à la gestion des répercussions de la crise sanitaire, la CGEM a montré, à la surprise générale, une grande défaillance. L’ensemble de ses interlocuteurs s’accordent aujourd’hui sur le constat de sa très faible maîtrise des dossiers qu'elle a été appelée à gérer.
«Il est particulièrement consternant qu’un bureau de la CGEM ne maîtrise pas à ce point des sujets aussi importants que la fiscalité et le social» a commenté pour le1.ma un observateur avisé. «Le seul livrable que produit la CGEM sont des photos de famille avec les responsables politiques» ironise un membre de la confédération.
Le Maroc, sous la direction du roi Mohammed VI, a été exemplaire dans la gestion de la crise sanitaire qui fait plier sous d’autres cieux des nations plus riches et plus développées.
Sagesse, sérénité, courage, solidarité et responsabilité ont été le parti pris du souverain et de l’ensemble des forces vives de la nation depuis le début de la menace du Coronavirus.
La CGEM est la compostante du tissu économique et social la plus privilégiée. Ses membres sont amenés à faire preuve de davantage de sacrifices et d’engagement, pour gagner cette guerre sanitaire et apporter des collusions concrètes à un large pan de la société plus fragile et plus exposé.
Enfin, il n’y aura meilleure conclusion à ce coup de sang que celle du courrier du GPBM :
«Notre objectif suprême est de préserver le tissu économique de notre pays et la solidité de notre écosystème social, économique et financier pour pouvoir relancer très rapidement après cette crise la dynamique engagée depuis plus de 20 ans maintenant au service du développement économique et social de notre chère patrie sous la conduite éclairée du Roi Mohammed VI»