Porte-voix de l'Algérie au sein du Conseil de Sécurité, l'Afrique du Sud a réussi à se faire ridiculiser ce jeudi à New York en adoptant un discours négatif et sclérosé, plaçant le pays en porte-à-faux avec les quatorze autres membres du Conseil de Sécurité, mais aussi en contradiction avec ses propres positions. La délégation sud-africaine a fini par être déboutée par le Conseil de sécurité, lui infligeant une raclée sans précédent qui sonne comme un rappel que le temps est à la solidarité et la compassion et non pas aux manoeuvres et à la division.
Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a reçu jeudi un briefing du Secrétariat des Nations Unies sur la question du Sahara marocain, conformément à la résolution 2494 adoptée le 30 octobre 2020. De sources diplomatiques proches du dossier à l’ONU, l’Afrique du Sud s’est retrouvée en déphasage avec tous les autres membres du Conseil, ressassant une position idéologique sclérosée.
La délégation sud-africaine a déploré une soi-disant impasse du processus politique, là où les autres membres du Conseil de Sécurité se sont félicités du nouvel élan apporté par la tenue de deux Tables rondes en décembre 2018 et en mars 2019 à Genève
Principal relais de l’Algérie au sein du Conseil de Sécurité, l’Afrique du Sud, a en effet répété devant l’instance exécutive onusienne un ensemble hétéroclite de tropes mêlant la mauvaise foi au dogmatisme idéologique d’un autre temps, devant une instance exécutive onusienne fermement attachée à la voie qu’elle a tracée pour parvenir à une solution politique, réaliste, pragmatique et durable qui repose sur le compromis au différend régional sur le Sahara marocain.
Ainsi, la délégation sud-africaine a déploré une soi-disant impasse du processus politique, là où les autres membres du Conseil de Sécurité se sont félicités du nouvel élan apporté par la tenue de deux Tables rondes en décembre 2018 et en mars 2019 à Genève réunissant le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie, et le « polisario », et de la volonté des participants de se réunir de nouveau sous le même format.
Ce faisant, l’Afrique du Sud s’est placée non seulement en porte-à-faux avec les quatorze autres membres du Conseil de Sécurité, mais aussi en contradiction avec ses propres positions. En tant que membre du Conseil de Sécurité pour la période 2007-2008, l’Afrique du Sud avait voté en faveur des résolutions 1754, 1783, et 1813, lesquelles appellent les parties à s’engager dans le processus politique pour parvenir à une solution politique, tout en stipulant la prééminence de l’Initiative marocaine d’Autonomie, qu’elles qualifient de « sérieuse » et « crédible ».
Là où le Conseil de Sécurité circonscrit clairement dans ses résolutions le mandat de la MINURSO à l’observation du respect des Accords militaires, l’Afrique du Sud a poursuivi sa logorrhée en alléguant que le mandat de la MINURSO est d’organiser un référendum, une option que le Conseil de Sécurité a pourtant définitivement écartée depuis 2001.
A court d’idées, l’Afrique du Sud a tenté d’instrumentaliser la pandémie du COVID-19 dans sa tirade contre le Maroc, alléguant des « responsabilités » découlant d’un statut du Royaume par rapport au Sahara marocain propre à l’imaginaire de la diplomatie sud-africaine. Dans le même registre, l’Afrique du Sud a appelé à étendre l’appel du Secrétaire général à un cessez-le-feu mondial au Sahara marocain, région où aucun coup de feu n’a été tiré depuis 1991.
La tentative d’instrumentaliser le drame humain que le COVID-19 inflige au monde entier est d’autant plus surprenante que l’Afrique du Sud est le pays le plus affecté du continent par la maladie, qui impose aux Etats de focaliser leur attention sur les efforts domestiques de riposte, tout en faisant preuve de solidarité et de compassion.
Le triste spectacle auquel s’est livrée l’Afrique du Sud s’est achevé par une proposition d’éléments à la presse compilant ses tropes éculés, une proposition que le Conseil de Sécurité a rejeté, infligeant à la délégation sud-africaine une raclée sans précédent, selon les mêmes sources diplomatiques.
Avec MAP