La manipulation de billets de banque en euros ne pose «pas de risques d’infection majeurs» au nouveau coronavirus par rapport à d'autres surfaces, a assuré mardi un haut dirigeant de la Banque centrale européenne. Toutefois, la BCE explore de nouvelles pistes en faveur de l’émission d’un euro numérique.
La BCE a mené des recherches avec plusieurs laboratoires européens d'où il ressort que «les coronavirus peuvent survivre sur une surface en acier inoxydable (une poignée de porte par exemple) dix à cent fois plus longtemps que sur nos billets en fibres de coton», écrit Fabio Panetta, membre du directoire de l'institut, dans un article publié dans plusieurs journaux européens, dont Les Echos.
«D'autres analyses montrent que les virus se propagent plus difficilement par le biais de surfaces poreuses comme celle de nos billets que par celui de surfaces lisses comme le plastique», ajoute le banquier central.
Sa conclusion est que «les billets ne posent donc pas de risques d'infection majeurs par rapport à d'autres surfaces avec lesquelles nous sommes en contact au quotidien». L'article n'aborde cependant pas la question du risque de contamination lié aux pièces de monnaie, frappées en mélangeant plusieurs métaux dont l'acier et le zinc.
En Chine, la banque centrale du pays avait annoncé en février utiliser les ultraviolets pour désinfecter les billets de tout coronavirus.
La BCE explore en outre «de nouvelles pistes» en faveur de l’émission d’un euro numérique (...) qui pourrait être utilisé par les intermédiaires, voire directement par les consommateurs sur leurs appareils mobiles au moment de régler leurs dépenses quotidiennes, ajoute Fabio Panetta.
Euro-numérique : une piste pour relancer le moteur économique de la zone euro après la déconfinement
«Parmi les pistes possibles se dressant autour des enjeux numériques qui devraient s'intensifier, l'émission d'un crypto-euro conçu et désigné pour servir certains secteurs de l'économie jugés essentiels ou stratégiques, pourrait être explorée. Plus largement, l'adoption d'instruments d'échanges différenciés à des fins économiques et sociétales pourrait participer au rebond de l'économie et de la société "d'après"», estime Franck Guiader, Head of Innovation & FinTech de Gide.
Le 21 avril dernier, De Nederlandsche Bank (DNB), la Banque centrale des Pays-Bas, a publié un rapport de 45 pages où elle annonce sa volonté de mener la recherche sur la création d’une version numérisée de l’euro.
Les Pays-Bas se joignent ainsi à la France (via la Banque de France) et l’Allemagne (via un groupement de 200 banques) qui sont également très favorables à une monnaie numérique.
«Les politiques annoncées de soutien, de sauvetage, et de relance de l'économie visent donc en premier lieu à apporter aux entreprises les outils de trésorerie et de financement de leur appareil productif, qui leur permettent de "tenir le coup" après le choc» précise Franck Guiader. Cependant pour stimuler la relance de la demande qui risque de ne pas suivre l'accélération de la production globale post-déconfinement, l'Europe devrait faire appel à des outils monétaires comme l'euro-monnaie.
Avec AFP et agences