Fitch Ratings a dégradé la notation du groupe bancaire panafricain basé au Togo, Ecobank, à B-. Cette détérioration est attribuable à la baisse attendue des dividendes versés par les filiales, à l'augmentation des pertes de change en devises, en particulier au Nigéria, eu pour effet de plomber les réserves de fonds du groupe.
Selon l'agence américaine, Fitch, la dégradation de la notation d'ETI, Ecobank Transnational Incorporated, est imputable à l'augmentation continue du double effet de levier d'ETI (défini comme les participations dans les filiales divisées par les capitaux propres de la holding) depuis 2018 à 150%, au-dessus du seuil de 120%.
En outre, l'agence ajoute que dans ce contexte économiques difficiles marqué par la crise du Covid-19, certaines filiales pourraient nécessiter de nouvelles injections de capitaux.
Ainsi, l'agence s'attend à ce que les flux de trésorerie nets d'exploitation restent serrés en 2020, principalement en raison de la baisse attendue des dividendes.
«La capitalisation est une faiblesse de notation relative au regard des risques pays et du profil de risque du groupe. Le ratio d'adéquation du capital total sous Bâle II / III s'élevait à 11,6% à la fin de 2019, offrant un petit coussin d'environ 100 points de base par rapport aux exigences réglementaires minimales à respecter d'ici la fin de 2020'», indique l'agence de notation.
Il est à noter que pour la troisième année consécutive, la direction et le conseil d’administration d’Ecobank ont recommandé aux actionnaires le non-versement de dividendes – une mesure entérinée par l’assemblée générale, tenue le 25 avril 2019. Les propriétaires du groupe n’ont été récompensés pour le capital apporté (et leur fidélité) qu’une seule fois ces dernières années : en 2015, avec 69 millions de dollars versés, précise Jeune Afrique
Chute des cours de pétrole
Fitch Ratings souligne aussi que la forte exposition du groupe au secteur pétrolier au Nigéria pourrait impacter les paramètres de qualité des actifs et de rentabilité d'Ecobank group.
La performance du groupe Ecobank a été fortement douchée au premier trimestre 2020 par la crise du covid-19 qui va représenter un défi majeur pour le secteur bancaire au cours de cet exercice.
Malgré un PNB (chiffre d'affaires) qui a légèrement progressé (+1% à 393 millions $, soit 234 milliards FCFA), le résultat brut du groupe a accusé une baisse de 12% à 90 millions $ (54 milliards FCFA), entraînant dans son sillage le bénéfice net qui repli de 20% à 67,5 millions $ (40,2 milliards FCFA).
Implanté dans 33 pays en Afrique subsaharienne, le groupe Ecobank a annoncé un résultat net en retrait de 20% à 67 millions $ au 1er trimestre 2020 après avoir publié un bénéfice net en progression de 14% à 405 millions $ au terme de l'exercice 2019.