Ils veulent tous la peau de Trump

Aux Etats-Unis, la volonté de virer Donald Trump, de purger le trumpisme semble l’emporter sur toute autre considération. Au-delà du vote populaire sanction qui refuse de voir la fragilité du candidat Biden et qui a oublié la déception Obama, alias le marchand de sable, la censure médiatique qu'a subit le président sortant est surréaliste. Dans la soirée de vendredi, les trois plus grandes chaînes d'information, ABC, CBS et NBC, ont fait l'impensable, interrompre et censurer un président toujours en exercice. Agacés par la résistance inattendue de Trump dans les suffrages, ils s'y mettent désormais tous pour attiser la haine dans le camp des pro-Trump pour le pousser à la faute.

C’est une Amérique en déclin, mais civiquement active, que nous a montré l'élection présidentielle la plus controversée des États-Unis, au moins depuis un siècle. Et une fois de plus, ces élections nous rappellent comment les médias peuvent être mobilisés pour porter un candidat au sommet où lui creuser sa tombe.

Aphone durant 24 heures, Trump a décidé de faire un point de presse dans la nuit du jeudi au vendredi à 3h30 GMT, depuis le briefing room de la Maison Blanche. A peine le candidat-président a commencé à développer son argumentaire en énumérant toutes les fraudes dont il accuse le camp démocrate, les principales chaînes d'info ont subitement interrompu la retransmission de ce point de presse.

Le présentateur de CNBC Brian Williams reprend l’antenne (après seulement 35 secondes de discours) pour dire que la chaîne prend la responsabilité d’interrompre le discours, tout simplement parce que "ce que dit le président est en grande partie faux, et qu’il n’est pas possible de le laisser continuer à mentir" à l’Amérique.

Bien que les chaînes d'information par câble CNN et Fox News aient continué à diffuser en direct le discours de Donald Trump, ces chaînes ont délibérément décidé de priver le candidat-président d'une audience beaucoup plus large, rapporte le New York Times.

En plus de la censure, ces chaines d'infos ont mené une véritable campagne de lynchage contre Trump. Ici le présentateur-vedette de CNN, Anderson Cooper démontre la radicalisation de la presse :

«On parle du président des Etats-Unis, l’un des hommes les plus puissants au monde, et on le voit tel une tortue obèse coincée sur le dos, en train de se débattre au soleil et de réaliser que son heure a sonné, mais qui refuse de l’accepter et s’obstine à entraîner tout le monde, tout le pays, dans sa chute» a déclaré l'animateur vedette de CNN, Anderson Cooper.

La presse écrite a également pris partie contre Donald Trump qui ont tous barré ses propos et en grosses lettres par le mot : mensonges !

« Un discours d’une malhonnêteté historique », selon le Washington Post.

« Trump, devient aigri, colérique face à la défaite qui pointe et ça commence à se voir... C'est un homme abattu qui est apparu face aux caméras ces dernières heures, et qui n’a trouvé d’autre parade que de s’embourber dans des accusations de fraudes… sans pouvoir apporter la moindre preuve», renchérit le New York Post pourtant d'obédience républicaine.

Traitrise dans la Maison

Le pouvoir des médias dans les élections américaines dépassent le cadre de la couverture médiatique, la censure, les analyses orientées ou la diffusion des sondages. En effet se sont les Assosiated Press, Washington Post ou CNN qui fournissent les résultats des élections et valident la victoire des candidats ville par ville et Etat par Etat.

A ce titre, alors que les différents médias validaient selon leurs projections et leurs calculs la victoire des candidats, Donald Trump et son équipe de campagne s'attendaient à tout sauf le poignard dans le dos de la chaine préférée du président, Fox News.

Alors que le candidat républicain se réclamait vainqueur de l'Etat de l'Arizona, Fox News va annoncer avoir validé la victoire de Biden sur cet Etat, alors même que le comptage n'était pas encore terminé.

Cette, trahison de la chaine si proche du coeur de Trump, va mettre ce dernier dans tous ses états. Fox News subira toute sorte de pression du président et de son équipe de campagne, mais le directeur de son «election decison desk», Arnon Mishkin, réputé être proche des démocrates ne va pas céder et Fox News maintiendra ses pronostics.

D'ailleurs, sur la même chaîne, son correspondant en chef à la Maison Blanche, John Roberts, a lui aussi pris ses distances des déclarations de Donald Trump jeudi soir en signalant aux téléspectateurs qu' «il n'avait vu aucune preuve pour étayer les allégations non fondées du président de fraude électorale».

Il est à rappeler que dans la dernière ligne droite avant le scrutin plusieurs figures politiques conservatrices ont créé des groupes voire des comités d'action politique infusant des millions de dollars dans des campagnes anti-Trump : «Lincoln Project», «Republicans Political Alliance for Integrity and Reform», ou «Republicans voters against Trump».

Cette désertion républicaine qui s'est manifesté par une anti-campagne conservatrice s'est joué dans les médias, traditionnels et en ligne. Grâce aux fonds récoltés, les groupes financent des campagnes de publicités politiques à la télévision, à la radio mais aussi sur les réseaux sociaux.

La nuit du jeudi Donald Trump a dû encaisser une autre trahison, quand le Secrétaire d'Etat à la défense, Mark Esper, a fait fuiter à la presse avoir préparer puis déposé sa démission de son poste. Laissant ainsi entendre que la barque Trump prenait l'eau.

Mark Esper, a refuité plus tard aux médias, que de hauts responsables de la Sécurité Nationale lui ont demandé de rester pour assurer une transition pacifique à l'annonce de la victoire de Biden.

Esper va-t-il mettre Trump aux arrêts pour assurer une transition pacifique?

Trump a défié tous les pronostics

Alors que les démocrates rêvaient à ce que le Covid finirait par mettre Donald Trump à terre mais ce dernier s'accrochait plus que jamais à son fauteuil présidentiel.

Malgré la guerre sans merci que lui a mené le camp démocrate durant les quatre dernières années, impeachment, ingérence des russes, l'affaire Harvey Weinstein, le mouvement Black Lives Matter, Donald Trump a réussi a récolter plus de 4 millions de voix qu'en 2016 et à battre le record de l'électorat juif et latino qui historiquement vote pour les démocrates.

Joe Biden, fatigué et malade s'est présenté comme l’outil de la défaite de Trump, sans jamais parler du fond des propositions. D'ailleurs, Bernie Sanders, son allié s’en est alerté à plusieurs reprises qui redoute un scénario Obama : beaucoup d’espoir, peu de ­réalisations.

Intelligence analyst. Reputation and influence Strategist
20 années d’expérience professionnelle au Maroc / Spécialisé dans l’accompagnement des organisations dans la mise en place de stratégies de communication d’influence.

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