Le français OVH a annoncé mardi un partenariat avec Google qui lui permettra de puiser dans l’une des technologies du géant américain dans le cloud pour pouvoir compléter son offre alors qu’il ambitionne de bâtir une alternative européenne sur ce segment en forte croissance.
Les américains Amazon, Microsoft et Google dominent l’industrie du stockage des données avec une part de marché estimée à 60% au deuxième trimestre, selon des études de marché.
Cette domination suscite des craintes en Europe, notamment sur la protection des données sensibles des entreprises depuis l’adoption du Cloud Act aux Etats-Unis en 2018 et en l’absence de concurrent solide, hormis le chinois Alibaba .
Les pays européens, notamment l’Allemagne et la France, ont appelé de leurs voeux l’émergence d’une alternative européenne dans un secteur qui devrait afficher une croissance de 6,3% en 2020, selon le cabinet d’études Gartner, dopé par l’essor du télétravail en raison de l’épidémie due au coronavirus.
Face aux préoccupations accrues sur la sécurité et la souveraineté des données, le français OVH tente d’accélérer en signant une alliance avec le géant de la recherche en ligne Google lui donnant accès à sa technologie Anthos - une solution d’exploitation des clouds à destination des entreprises - qui sera exploitée par ses équipes sur ses propres infrastructures.
Cette alliance doit permettre à la société basée à Roubaix de compléter son offre de cloud privé qui promet un niveau plus élevé de contrôle et de sécurité, explique les deux groupes dans un communiqué commun diffusé mardi.
«En écoutant nos clients, nos partenaires et les décideurs publics en Europe, nous comprenons leur besoin d’un contrôle et d’une autonomie renforcés», déclare de son côté Thomas Kurian, le dirigeant de Google Cloud, dans le communiqué.
Les modalités financières du partenariat n’ont pas été dévoilées.
Née il y a 20 ans, OVH emploie 2.200 personnes et compte une trentaine de datacenter dans le monde. Le groupe fondé par Octave Klaba a généré un chiffre d’affaires de 600 millions d’euros en 2019.