Marchés financiers : Après les vaccins, la politique américaine nourrit l’optimisme

Wall Street est attendue dans le vert et les Bourses européennes amplifient leur progression à mi-séance mardi, les progrès de la transition entre Donald Trump et Joe Biden aux Etats-Unis donnant un nouvel élan au retour sur les actifs risqués, faisant monter le pétrole et reculer le dollar.

Reuters

Les contrats à terme sur les principaux indices américains signalent une ouverture en hausse de plus de 1% pour le Dow Jones, qui pourrait ainsi s’approcher des 30.000 points, de 0,8% pour le Standard & Poor’s 500 et de 0,4% environ pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 gagne 1,36% à 5.566,57 points à 11h55 GMT après un pic à 5.572,5, à moins de 10% de son plus haut de l’année, atteint le 19 février à 6.111,41.

A Londres, le FTSE 100 progresse de 1,19% et à Francfort, le Dax avance de 1,01%. L’indice EuroStoxx 50 est en hausse de 1,13%, le FTSEurofirst 300 de 0,7% et le Stoxx 600 de 0,63%.

Vaccins et transition à la Maison Blanche dopent les marchés

Après avoir profité ces dernières semaines des annonces successives sur l’efficacité de plusieurs candidats vaccins contre le coronavirus, le retour des investisseurs vers les actifs à risque s’appuie désormais sur l’évolution rassurante de la situation politique américaine.

Donald Trump, sans reconnaître formellement sa défaite, a en effet donné le feu vert au processus de transition et les premières informations sur l’équipe qui entourera Joe Biden à la Maison blanche sont bien accueillies par les marchés, à commencer par la perspective de voir le poste de secrétaire au Trésor échoir à Janet Yellen, ex-présidente de la Réserve fédérale, un choix perçu comme favorable à une meilleure coordination entre l’exécutif et la banque centrale.

«Janet Yellen semble consciente des limites de la politique monétaire et donne la priorité à la collaboration avec l’administration en matière de dépenses budgétaires», explique ainsi Naka Matsuzawa, stratège Macro de Nomura.

Les espoirs de voir les politiques monétaires et budgétaires soutenir la reprise en 2021 l’emportent ainsi sur la perspective d’une nouvelle récession au quatrième trimestre de cette année, confirmée par la baisse de l’indice Ifo du climat des affaires en Allemagne.

Le probable assouplissement du confinement en France en fin de semaine, qu’Emmanuel Macron devrait préciser en fin de journée, constitue un soutien supplémentaire pour les valeurs européennes.

VALEURS EN EUROPE

Comme lundi, le secteur du pétrole et du gaz est le principal bénéficiaire du courant acheteur en Bourse: son indice Stoxx gagne 3,95% et porte à plus de 35% sa hausse depuis le début du mois.

A Paris, Total s’adjuge 4,94%, TechnipFMC 9,22% et Vallourec 18,29%.

Non loin derrière, le compartiment automobile, celui des matières premières et celui des banques, très sensibles aux perspectives de reprise économique, progressent tous de plus de 2%.

En tête du CAC 40, le géant des centres commerciaux Unibail-Rodamco-Westfield est en hausse de 6,8% et Airbus de 5,04%.

TAUX

Les emprunts d’Etat sont une nouvelle fois les victimes du regain marqué d’appétit pour le risque, avec à la clé une hausse des rendements: celui des bons du Trésor américain remonte à 0,8603% après avoir déjà pris trois points de base lundi et celui du Bund allemand de même maturité s’affiche à -0,579% après un pic à -0,558%.

CHANGES

Le yen et le dollar reculent au profit de monnaies jugées plus risquées dont l’euro, qui remonte vers 1,1880 dollar.

La monnaie américaine revient ainsi non loin du creux de trois mois qu’elle avait touché lundi face à un panier de devises de référence (-0,28%) avant de rebondir à la faveur des chiffres meilleurs qu’attendu des indices PMI “flash” américains.

Le climat général continue par ailleurs de favoriser la hausse des cryptomonnaies, à commencer par celle du bitcoin, qui a franchi les 19.000 dollars pour se rapprocher un peu plus de son record historique de décembre 2017.

PÉTROLE

La perspective du déploiement prochain de vaccins contre le COVID-19 et celle d’une transition sans heurt aux Etats-Unis permettent au marché pétrolier de remonter à ses niveaux de début mars.

Le Brent gagne 1% à 46,52 dollars le baril après avoir atteint, à 46,72, son plus haut niveau depuis le 6 mars et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 1,21% à 43,58 dollars après un pic à 43,74.

Ce dernier profite aussi de l’anticipation d’une baisse des stocks de brut aux Etats-Unis, à quelques heures de la publication des chiffres hebdomadaires de l’American Petroleum Institute (API).

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