Le conseil de surveillance indépendant créé par Facebook, en réponse aux critiques sur sa gestion des contenus litigieux, notamment les discours haineux supprimés par le réseau social, a annoncé mardi examiner les six premiers dossiers qu’il a sélectionnés.
Reuters
Le conseil, qui dit avoir reçu plus de 20.000 dossiers depuis sa création en octobre, doit notamment trancher sur trois cas de contenus qui ont été supprimés par le réseau social pour infraction aux règles relatives aux discours de haine.
Ces discours de haine représentent la majorité des dossiers traités par le conseil, selon un porte-parole.
«Le discours de haine est un dossier particulièrement difficile», a déclaré Jamal Greene, l’un des coprésidents du conseil et professeur à la Columbia Law School, dans une interview accordée à Reuters. «Ce n’est pas vraiment facile (…) pour un algorithme de saisir le contexte» d’un tel discours, a-t-il expliqué.
Le réseau social a dévoilé pour la première fois en novembre la place occupée par les discours de haine dans ses contenus, affirmant que sur 10.000 contenus vus au troisième trimestre, 10 à 11 contenaient des messages incitant à la haine.
Les trois autres cas qui seront traités par le conseil portent sur des contenus supprimés de Facebook ou d’Instagram en raison d’une infraction aux règles sur la nudité, les individus et organisations jugés dangereux ou encore l’apologie de la violence. Selon Jamal Greene, ces cas ont suscité “d’importantes interrogations” pour déterminer où se situait la ligne rouge.
Parmi les cas traités, un a été soumis par Facebook lui-même. Le réseau social a souligné que ce dossier mettait en évidence les défis auxquels il est confronté hors réseau sur les risques liés à la désinformation dans le cas de la pandémie due au coronavirus.
Les six premiers cas seront examinés par des comités composés de cinq membres et leur décision sera rendue dans un délai de 90 jours.