Trump cherche à se faire gracier ainsi que ses 3 enfants aînés et Jared Kushner

Cinq jours après avoir gracié son ancien conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn, Trump chercherait à se faire gracier à son tour ainsi que sa famille, révèle l'animateur de Fox News et allié de Trump, Sean Hannity.

Le président Donald Trump a évoqué avec ses conseillers de la possibilité d'accorder des grâces préventives à ses enfants et à son gendre ainsi qu'à son avocat personnel Rudy Giuliani, ont déclaré deux personnes proches du dossier au New York Times.

Donald Trump s'est confié à ses proches qu'il craignait que le futur ministre de la Justice de Joe Biden ne cherche à se venger de lui en ciblant les trois aînés de ses cinq enfants - Donald Trump Jr., Eric Trump et Ivanka Trump - ainsi que son gendre et conseiller principal de la Maison Blanche, Jared Kushner.

Donald Trump Jr., Eric Trump et Ivanka Trump, enfants ainés de Donald Trump

Les spéculations sur les dossiers de grâce battent leur plein à la Maison-Blanche, ce qui illustre à quel point l'administration Trump est terrorisée par les enquêtes et les poursuites pénales de personnes se trouvant dans l'orbite du président.

Donald Trump Junior avait fait l'objet d'une enquête de l'avocat spécial Robert Mueller pour des contacts qu'il avait eu avec des Russes offrant des informations préjudiciables sur Hillary Clinton lors de la campagne électorale présidentielle de 2016. Le fils de Trump n'a jamais été inculpé.

Par ailleurs, s'interroge The New York Times, l'inquiétude du président concernant tout risque criminel potentiel d'Eric Trump ou d'Ivanka Trump n'est pas clair, bien qu'une enquête du procureur du district de Manhattan sur la corporation Trump s'était étendue pour inclure les fraudes fiscales qui impliquerait des sociétés d'Ivanka Trump.

De même, l'exposition criminelle potentielle de Giuliani n'est pas non plus claire, bien qu'il fasse l'objet d'une enquête par les procureurs fédéraux cette année pour ses transactions commerciales en Ukraine et son rôle dans l'éviction de l'ambassadeur américain à Kiev. Une affaire qui a été au cœur de la procédure avortée de destitution, (impeachment) de Trump, de 2019.

Fox News prépare le terrain

«Le président sortant doit se gracier ainsi que toute sa famille et à lui-même», a déclaré l'animateur de Fox News, le trumpiste Sam Hannity. «Je suppose que le pouvoir du pardon est absolu, et qu'il devrait pouvoir gracier ce qui il veut.»

Lors d'un entretien avec l'avocat de Trump Sidney Powell, Hannity a cité un éditorial dans le New York Times d'Andrew Weissmann, l’ancien procureur fédéral qui a participé aux enquêtes contre les anciens responsables de la campagne Trump, Paul Manafort et Rick Gates,. L'éditorial appelle le procureur général du président élu Joe Biden à «enquêter sur Donald Trump et, si nécessaire, le poursuivre pour des crimes fédéraux potentiels».

Hannity qui a semblé interpréter l'éditorial de l'ancien procureur fédéral comme un avertissement à Trump.

«Ils veulent que cette chasse aux sorcières se poursuive à perpétuité», a-t-il déclaré, faisant référence à Biden et à ses conseillers. «Ils sont tellement pleins de rage contre le président.»

«Si c'est ce qu'ils veulent faire - si Biden devient président - je dirais au président Trump de vous faire gracier et de gracier votre famille», a déclaré Hannity lors d'un entretien avec l'ancien président du parti républicain Newt Gingrich.

Débat juridique

Les grâces présidentielles ne fournissent pas de protection contre les crimes étatiques ou locaux, rapportent la presse américaine.

«Le pouvoir de grâce présidentielle aurait également des conséquences inacceptables si le président pouvait se faire gracier», a déclaré au Washington Post, Mark Greenberg. professeur de droit et de philosophie à l'Université de Californie à Los Angeles.

«Il pourrait essentiellement commettre des crimes extrêmement graves et se pardonner immédiatement, ce qui le placerait effectivement au-dessus de la loi.» a-t-il ajouté.

Donald Trump semble être en désaccord avec les propos du juriste souligne le Washington Post. Le mois dernier, le président a retweeté un message du représentant Matt Gaetz, suggérant au président de se pardonner lui-même, rappelle la même source.

Trump réfléchit à l'option de se faire gracier de manière préventive ainsi que sa famille depuis 2017, rapporte CNN. Il est devenu depuis «obsédé» par cette possibilité. En 2018, le président a tweeté qu'il avait le «droit absolu» de se gracier, mais a ajouté que ce ne serait pas nécessaire car il n'avait «rien fait de mal».

« Si Trump se faisait gracier lui et sa famille, aucune contestation judiciaire ne serait possible que si le futur ministère de la Justice de Biden ouvrait une enquête puis porter plainte», a déclaré Greenberg.

«S'il n'est jamais inculpé par un parquet fédéral, alors il ne sera jamais poursuivi», a conclut Greenberg.

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