L'agence de presse algérienne confirme l'arrivée à Alger du chef des séparatistes du polisario, Brahim Ghali, alias Mohamed ben Bettouch. L'avion du fugitif aurait atterrit mercredi vers 3 heures du matin en provenance d'Espagne où il était entré le 18 avril dernier en catimini, sous le nom d'emprunt Mohamed ben Bettouch usant d'un faux passeport afin de contourner le mandat d'arrêt émis par la justice espagnole en novembre 2016.
L'agence de presse officielle algérienne, APS, a rapporté ce mercredi midi que Brahim Ghali avait atterrit à Alger dans la nuit pour poursuivre ses soins complémentaires en Algérie.
Prise la main dans le sac en organisant avec le régime algérien l'entrée sur son territoire, d'un criminel de guerre poursuivit par sa propre justice, l'Espagne décrédibilisée, n'a pas pu garder plus longtemps son hôte indésirable.
Brahim Ghali, espion espagnol
Cette crise avec l'Espagne a permis de révéler au grand jour le double langage que porte les gouvernements ibériques quant à l'intégrité territoriale du Royaume du Maroc. Madrid s'est avérée être au centre d'un axe d'aigris réunissant Berlin, Alger et Pretoria, tous d'accord à avorter toute solution au dossier du Sahara. L'Espagne n'a pas encore digéré le succès historique de la marche verte, l'Allemagne n'oublie pas la conférence de Yalta qui l'a dépossédé de son influence mondiale, l'Afrique du Sud tremble de l'influence et du soft power marocain et le régime militaire algérien s'étouffe dans sa haine et dans son rôle de pantin dans la guerre froide entre hyperpuissances.
La révélation d'El Razon, un journal espagnol qui a pignon sur rue, va confirmer les relents colonialistes de Madrid. En effet, dans son édition du 29 mai, El Razon a publié la fiche de Brahim Ghali en tant qu'espion espagnol. Le document affirme que durant la période de 1971 à 1975, année de l’organisation de la Marche verte pour la récupération du Sahara, l’agent Ghali était chargé par le régime franquiste de rédiger des rapports sur le Royaume.