Préparé dans le plus grand secret depuis plusieurs mois, le nouveau QG militaire européen mis en place aujourd'hui à Bruxelles par les ministres des Affaires étrangères des 28, est indubitablement la structure embryonnaire d'une future armée de l'Europe pour laquelle Londres a longtemps opposé son veto. Mais avec l'avènement du Brexit, les stratèges du Cabinet de Federica Mogherini -qui a personnellement piloté ce dossier- ont accéléré la sortie de ce projet ambitieux qui viendra contrecarrer les velléités américaines et chinoises en Afrique, en Méditerranée, en Mer Rouge et dans l'Océan indien.
Les ministres européens des Affaires étrangères ont mis en place ce lundi, à Bruxelles, les mécanismes de base d'un «quartier général» militaire pour l'Union européenne, censé centraliser le commandement de certaines missions extérieures.
Opérationnel dès ce printemps, ce QG aura une capacité militaire de planification et de conduite au sein de l'état-major de l'UE à Bruxelles et qui sera chargé, au niveau stratégique, de la planification et de la conduite opérationnelles de missions militaires à mandat non exécutif, c'est-à-dire non combattant.
L'UE crée un premier QG militaire, opérationnel prochainement #AFP pic.twitter.com/Aq3UnSujwQ
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Ce quartier général embryonnaire concerne trois «missions non exécutives » déployées dans des pays africains qui souhaitent bénéficier du savoir-faire des militaires européens pour mieux former et entraîner leurs soldats.
Selon Federica Mogherini, chef de la Diplomatie européenne, cette unité chapeautera de Bruxelles trois missions de formation de l'UE (quelque 600 soldats), actuellement déployées au Mali, en Somalie et en République centrafricaine, sous la houlette de l'actuel chef d'état-major européen, le général finlandais Esa Pulkkinen.
Meeting with Swedish trainers in Banqui pic.twitter.com/v0MPpmRh6w
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@DGEUMS & @EUTMRCA met Chief of Defence and General Inspector. @RCA_Renaissance @eu_eeas pic.twitter.com/MXC0w7ugEd
— EUTM RCA (@EUTMRCA) February 23, 2017
EU HR Federica Mogherini: EU is more stronger global actor and security provider we Europeans believe#MSC2017 pic.twitter.com/vhVFFIxIpR
— Esa Pulkkinen (@DGEUMS) February 18, 2017
Plusieurs pays de l'UE, notamment le Royaume-Uni, voient d'un mauvais oeil toute initiative qui pourrait évoquer une armée européenne. Londres a toujours bloqué toute avancée dans ce domaine, au grand dam de pays comme la France et l'Allemagne.
Les trois missions militaires exécutives de l'UE (Sophia contre les passeurs en Méditerranée, Atalante contre la piraterie dans la Corne de l'Afrique et Althéa en Bosnie-Herzégovine) continueront d'être commandées à partir de QG établis dans les Etats membres.
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