- Les migrants arrivent en Espagne par vagues massives
- L'Espagne est l'entrée la plus rapide de l'Europe
- L'UNHCR inquiet de la situation
Il ne se passe pas un jour sans que les autorités marocaines –gendarmerie, marine royale, forces auxiliaires, police- arrêtent ou font échec à une tentative d’immigration illégale ou clandestine vers l’Europe. Le Haut commissariat aux réfugiés, relevant de l’ONU, a averti l'Espagne de se préparer à une augmentation des migrants arrivant d'Afrique du Nord alors que les débarquements en 2017 doublaient par rapport à l’année précédente, les demandeurs d'asile préférant se diriger vers l'Europe en provenance du Maroc, considérant cette route comme la «plus sûre».
Le corridor Maroc-Espagne est désormais l'itinéraire le plus rapide pour les migrants illégaux en Méditerranée. Ainsi, plus de 100 000 personnes ont traversé la Méditerranée au premier semestre de 2017, l'Italie restant la voie privilégiée pour les migrants économiques en provenance de Libye. Alors que la route maritime italienne reste la plus populaire dans l'ensemble -avec 59 000 migrants entre janvier et mai, la route espagnole vers l'ouest, en provenance du Maroc, s'est accrue avec 6 800 migrants dans la même période, soit une augmentation de 75% par rapport à 2016.
Entre 2010 et 2016, les arrivées par la mer en Espagne ont été en moyenne inférieures à 5000 par an, selon les données gouvernementales; elles devraient être supérieures à 11000 cette année.
Les arrivées actuelles poussent à bout les ressources d'accueil espagnoles et italiennes
Les migrants, en majorité des jeunes hommes du Niger, du Cameroun, de la Gambie, de la Guinée et de la Côte d'Ivoire, utilisent essentiellement la route Maroc-Espagne, car considérée comme la « plus sûre».
La sonnette d’alarme tirée par le HCR intervient au moment où l’Italie, qui croule sous un mouvement massif de migrants, a menacé de fermer ses ports maritimes aux bateaux d'ONG qui transportent des clandestins, sachant que le pays est submergé par le nombre d'Africains arrivant chaque jour, enregistrant un pic cette semaine de 13 500 arrivants en 48 heures.
Après la réunion il y a quelques jours, à Séville, des ministres de l’Intérieur du G4 –Espagne, France, Portugal, Maroc- en présence du ministre marocain Abdelouafi Laftit et Khalid Zerouali, wali-directeur de la migration et de la surveillance des frontières, l'Union européenne a programmé une réunion d’urgence pour faire face à ce qu’appelle Bruxelles «la crise des migrants» , qui a enregistré plus d'un million de demandeurs d'asile et de migrants économiques depuis 2015 en provenance du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord.
LE1