Le Qatar et les Etats-Unis s’accordent contre le financement du terrorisme. Les pays du blocus sceptiques quant au bien-fondé du deal

Les États-Unis et le Qatar ont signé, aujourd’hui, un accord sur la lutte contre le terrorisme et son financement en marge d’une d'une visite, à Doha, du Secrétaire d'État américain, Rex Tillerson. L'accord, signé avec le ministre qatari des Affaires étrangères, Cheikh Mohammed Ben Abderrahman Al-Thani, qui intervient au même moment que la confirmation par  Daech de la mort de son chef Abou Bakr al-Baghdadi, avait été discuté pendant des mois, et accéléré durant la crise du Golfe qui ronge les relations entre l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Bahrein et l'Égypte, d’une part, et le Qatar, d’autre part.

 

Selon R.C. Hammond, principal conseiller du Secrétaire d’Etat américain, «l'accord signé entre le Qatar et les Etats-Unis, intervient après des semaines de discussions intensives qui ont réuni les experts des deux pays.»

Le mémorandum énonce une série d'étapes et d’initiatives que prendront respectivement Doha et Washington pour «interrompre et désactiver les flux de financement du terrorisme et d’intensifier les activités de lutte contre ce dernier à l'échelle mondiale», dixit Rex Tillerson. Le Secrétaire d’Etat américain explique que l'accord comprend «des jalons pour s'assurer que les deux pays sont responsables de leurs engagements.»

Le Qatar, qui nie catégoriquement qu'il soutient les organisations terroristes, affirme que le boycott dont il est victime fait partie d'une campagne visant à freiner sa politique étrangère indépendante.

Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue américain, le Cheikh Mohammed Ben Abderrahman Al-Thani, a déclaré que le «Qatar est le premier pays à signer un programme exécutif avec les États-Unis pour lutter contre le financement du terrorisme». Pour sa part, Rex Tillerson, a indiqué qu’«ensemble, les États-Unis et le Qatar feront davantage d’efforts pour trouver les origines de financement du terrorisme, collaboreront et partageront des informations en vue de maintenir la sécurité et la stabilité de la région.»

Le Secrétaire d’Etat américain se rendra mercredi à Jeddah pour discuter de cette crise avec les ministres des Affaires étrangères d’Arabie Saoudite, des Emirats Arabes Unis, du Bahreïn et Egypte qu’il informera du «deal» conclu avec le Qatar, en tentant de les convaincre sur ses soubassements.

L'accord entre le Qatar et les USA «insuffisant»

L'Arabie saoudite, le Bahrein, l'Egypte et les Emirats arabes unis n'ont pas attendu la visite de Tillerson pou réagir et ont publié, dans la foulé, un communiqué conjoint, dans lequel ils jugent le deal "insuffisant". Les 4 pays du blocus considèrent que les engagements des autorités qataries «ne sont pas fiables», affirmant que de précédents engagements n'ont pas été tenus. Ils appellent donc à «des contrôles stricts pour s'assurer de leur sérieux concernant leur retour sur la bonne voie».

Ils ajoutent qu'ils «surveilleront de près le sérieux des autorités qataries dans leur combat contre toutes formes de financement et de soutien du terrorisme».

LE1

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