Dans sa lettre de cadrage adressée le 11 août dernier aux différents départements ministériels, le chef du gouvernement a fixé quatre grands axes concernant les priorités de l’exécutif : le social, l'industrialisation, la régionalisation avancée et la réforme de la Justice et de l’Administration. Mais le gouvernement n’avait même plus les moyens de payer les fonctionnaires, il alors fait appel aux saoudiens pour sauver la mise.
La note de cadrage de Saad dine El Otmani, qui tire la sonnette d’alarme quant à l’aggravation des disparités sociales et territoriales, incite à une amélioration des services aux citoyens, encourage à catalyser l'investissement privé et stimule la croissance des petites et moyennes entreprises, tout en insistant sur l’urgence d’une réforme de l’Administration par sa numérisation et d’un grand coup de fouet au chantier de la Justice.
Sauf que les moyens mis sur la table pas l’équipe d’El Otmani n’étaient pas suffisants. Les pouvoirs publics ont alors appelé les saoudiens à la rescousse. Ryadh a alors mobilisé le Fonds Saoudien pour le Développement pour pouvoir injecter du cash directement dans le budget de l’Etat mais avec une condition : ne pas inscrire les dépenses de fonctionnement dans le budget d’investissement. Autrement dit, pousser l’exécutif dirigé par El Otmani à distinguer une fois pour toutes les deux chapitres que les gouvernements précédents avaient tendance à confondre.
Une semaine après la circulaire du chef du gouvernement contenant la note de cadrage du PLF 2018, et pendant que le Roi d’Arabie saoudite se trouvait toujours au Maroc, pour son séjour annuel de villégiature à Tanger, un accord de prêt a été conclu à Rabat le 17 août entre le gouvernement marocain et le Fonds Saoudien pour le Développement en vue de l’octroi d’un prêt de 500 Millions de dollars au Maroc dans le but d’appuyer l’équilibre budgétaire, consacrer les dépenses du personnel et garantir le paiement des salaires des fonctionnaires et les pensions des retraités au risque d’un vrai shutdown passé sous silence.
En 2017, le Maroc a bénéficié de plusieurs prêts et dons du Fonds saoudien pour le développement, parmi eux l'octroi, en avril dernier, d'un don de 100 millions de dollars, en appui au financement des PME dans le pays. Sans oublier que le projet de construction du TGV au Maroc a aussi bénéficié d’un prêt de ce même Fonds d’une valeur de 200 millions de dollars.
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Peut-on encore parler du Maroc comme état indépendant?