Imarat Al‐Mouminine constitue un système politico‐religieux qui puise sa légitimité du fait que l'islam a depuis ses débuts émergé comme religion et Etat
Devant un parterre de diplomates étrangers représentant les missions diplomatiques internationales accréditées à Rabat, le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, a affirmé que la gestion du champ religieux au Maroc est confiée à l'institution de la ‘Commanderie des croyants’ portée par le Roi Mohammed VI, en vertu du contrat d'allégeance qui constitue «un système politico-religieux qui puise sa légitimité du fait que l'islam a, depuis ses débuts, émergé comme religion et Etat.» Le ministre a également expliqué que le Roi Mohammed VI qui est à la fois chef spirituel et temporel du Royaume du Maroc, veille à «la préservation des cinq droits fondamentaux qui sont la foi, la vie, l'ordre public, la propriété et l'honneur», notant que l'article 41 de la Constitution stipule que la religion fait partie des prérogatives d'Amir Al-Mouminine du fait du consensus de la Oumma autour de sa personne.»
Le Royaume s'appuie en cela notamment sur le dogme Achaarite qui définit la foi selon une acception assez large, et le rite Malékite qui offre de riches outils méthodologiques de jurisprudence. A ce propos, Ahmed Toufiq a expliqué que les Marocains ont développé une thèse intégrée issue de leurs traditions dans la pratique du culte et l'interprétation de la religion, ce qui a permis de considérer que « la Commanderie des croyants comme l'unique système politico-religieux accepté par la conscience islamique, chose qui est concrétisée chez nous au Maroc.» Le Maroc, a-t-il poursuivi, a développé les fondamentaux de sa politique religieuse en harmonie avec ses choix politiques, économiques, institutionnels et des droits de l'Homme, sans contradiction aucune avec les principes fondamentaux de la religion.
Ahmed Toufiq, qui animait une conférence organisée aujourd’hui à Rabat par la Fondation diplomatique en présence de représentants du corps diplomatique accrédité à Raba, a évoqué plusieurs questions liées à la chose religieuse au Maroc, notamment la longue histoire de la cohabitation avec les minorités et de tolérance du Royaume, l'organisation de l'émission des fatwas, les attributions du Conseil supérieur des Ouléma et des conseils locaux des Ouléma, l'enseignement religieux originel et les efforts du Maroc dans la formation et l'encadrement des imams de plusieurs pays africains frères.
Le ministre des Habous et des Affaires islamiques avait, la semaine écoulée, présidé l’ouverture d’une rencontre tenue sous le thème “Production d’un discours différent pour faire face aux idéologies extrémistes”, organisée par l’Institut Mohammed VI de formation des imams, morchidines et morchidates et l’Université euro-méditerranéenne en Slovénie, en présence du vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de Slovénie, Karl Erjavec.
LE1.