Habitué à souffler le chaud et le froid alors qu'il était ambassadeur en Egypt, le chargé d'affaires de la mission diplomatique israélienne au Maroc, David Govrin, fait face pour la première fois de sa carrière à une «salve manoeuvrante» orchestrée par son ancienne conseillère en communication. Cet épisode révèle l'echec du diplomate à s'adapter au contexte marocain et à fructifier la reprise des relations entre le Royaume et l'Etat hébreu.
La veille du réveillon de Noël, l'ancienne conseillère en communication et proche de David Govrin, a joué les trouble-fête. Après une série de posts sur sa page Facebook critiquant le Chargé d'Affaires, Chama Darchoul, a franchi le rubicon en publiant une vidéo dans laquelle on la voit corriger le haut diplomate durant l'enregistrement de sa première allocution en arabe après sa nomination. Deux jours plus tard, le 24 décembre, elle publie un autre post Facebook dans lequel elle annonce la sortie prochaine d'un livre qui serait édité en Egypte, et qui porterait le titre provocateur : «Le jour où j'ai tué l'ambassadeur : ton guide pour bâtir et détruire une réputation».
Un crêpage de chignon qui éclabousse le haut diplomate israélien
La sulfureuse «influenceuse» a accentué ses attaques contre son ancien client, suite à la publication d'une Interview sur le journal arabophone Assabah à l'occasion du premier anniversaire de la signature des accords d'Abraham. D'ailleurs, elle ne s'est pas s'arrêtée a M. Govrin, elle s'en est prise à la journaliste Nora Fouari qui a mené l'entretien. Cette dernière rendra la pareille, et répliquera sur Facebook en menaçant de publier à son tour du contenu compromettant Darchoul.
Darchoul rameute son réseau
Pour sa défense, Chama Darchoul sera supportée par le Youtubeur Mohamed Touhfa et l'activiste Mustapha Adib, toux deux installés aux USA. Si le premier a critiqué ouvertement le Chargé d'Affaires Israélien et son interview, utilisant les mêmes éléments de langage de son amie, le Capitaine Adib s'est chargé de la journaliste d'Assabah Nora Fouari.
Le Maroc n'est ni l'Egypte, ni la Jordanie
Ces «Gossips» des réseaux sociaux sont à prendre avec sérieux. Ils sont le résultat de l'approche adoptée par David Govrin dans sa relation avec les marocains. Ce spécialiste de la Jordanie et de l'Egypte applique sa thèse développée dans les bureaux du ministère des affaires étrangères israélien et dans les ruelles Nasséristes du Caire sur un environnement marocain bien différent sur plusieurs aspects.
Une doctrine qui l'a poussé, depuis son arrivée au Maroc en février 2020, à commettre plusieurs péchés capitaux:
- Appliquer la recette égyptienne et jordanienne sur le Maroc sans prendre la peine d'étudier le contexte particulier du Royaume.
- Bousculer l'agenda diplomatique et géopolitique du Maroc par ses déclarations à la presse internationale et par ses tweets.
- S'aventurer sans filets sur le terrain glissant de la cause nationale.
- Ne pas prendre exemple et conseil de la communauté israélite marocaine très au courant des us et coutumes du Royaume.
- Naviguer à vue sur le plan médiatique.
Pour une position claire sur le Sahara
Sans position claire et courageuse sur le Sahara à l'image de celle de l'administration américaine, David Govrin ou ses successeurs resteront sur leur faim quant au développement des relations diplomatiques avec le Maroc. En attendant, le sécuritaire et à moindre mesure l'économique primeront toujours sur toute autre coopération.
Au lieu d'afficher son impatience, M. Govrin devrait plaider la cause nationale auprès de son gouvernement, se fondre dans la culture judéo-marocaine, apporter de la valeur ajoutée à l'économie nationale et enfin professionnaliser ses rapports avec les médias et la presse.
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