Fondateur de SpaceX, PDG de Tesla Motors, inventeur de l'Hyperloop, le milliardaire sud-africain Elon Musk, devenu l'homme le plus riche du monde, a annoncé, vendredi, mettre fin à l'accord de rachat de Twitter. Musk a invoqué les informations prétendument insuffisantes fournies par Twitter sur les faux comptes.
Dans une lettre publiée par le gendarme boursier américain, les avocats du patron de Tesla et SpaceX assurent que Twitter n'a pas respecté ses engagements pris dans l'accord, notamment en ne fournissant pas toutes les informations demandées sur le nombre de comptes inauthentiques et de spams. Ils affirment que ce manquement constituait une rupture de contrat, permettant à Musk de se retirer de l'accord.
« Twitter n’a pas respecté de multiples clauses de l’accord et semble avoir donné des informations fausses et trompeuses sur lesquelles M. Musk s’est basé pour s’engager dans l’accord d’acquisition », affirme la lettre officielle, qui évoque également des licenciements récents de salariés de Twitter et le gel des recrutements.
Depuis des semaines, Musk remettait publiquement en question les chiffres de Twitter, ce que de nombreux analystes considéraient comme une tentative de faire baisser le prix des actions du géant technologique. L'action Twitter a plongé de plus de 6 % dans les échanges après les heures de marché, suite à cette annonce.
Depuis la mi-mai, Musk s'est concentré sur les estimations prétendument fausses de Twitter concernant le nombre de bots et de faux comptes utilisant le service, déclarant que l'opération de rachat était suspendue en conséquence.
Twitter a répété ces dernières semaines que le nombre de faux comptes sur sa plate-forme était inférieur à 5 %. Musk et son équipe estiment que le réseau ment et que cela affecte la viabilité de son activité – et donc la valeur de la société.
Le patron de twitter déterminé à conclure la transaction au prix et aux termes convenus
En mettant fin à son engagement de racheter Twitter, M. Musk s’expose à des poursuites judiciaires importantes, écrit l'AFP. Les deux parties se sont engagées à verser une indemnité de rupture pouvant aller jusqu’à 1 milliard de dollars dans certaines circonstances. Le président du conseil d’administration de Twitter, Bret Taylor, a ainsi affirmé, dès vendredi, que l’entreprise allait engager une action en justice pour « faire respecter l’accord » de rachat.
«Le conseil d'administration de Twitter s'est engagé à conclure la transaction au prix et aux conditions convenus avec M. Musk et prévoit d'engager une action en justice pour faire respecter l'accord de fusion. Nous sommes convaincus que nous obtiendrons gain de cause devant la Cour de chancellerie du Delaware» a écrit Bret Taylor sur son compte Twitter vendredi soir.