Dans une lettre ouverte, d’anciens chefs militaires américains appellent à doter «immédiatement» Israël «d’armes de pointe» contre l’Iran

L’Iran s'est probablement doté d'une arme nucléaire ou presque. En outre, la république Islamique, épaulée par la Russie, a acquis une expertise militaire précieuse grâce à son rôle dans la guerre en Syrie puis en Ukraine. Son influence régionale a connu une avancée stratégique ces dernières semaines en améliorant ses relations avec ses voisins du Golfe, l'Arabie saoudite et les E.A.U sous l’égide de la Chine.

Simultanément, Israël, l'autre puissance nucléaire de la région s'est engouffrée depuis plusieurs mois dans une crise politique qui déchire la société israélienne.

Dans ce contexte explosif, 44 anciens chefs militaires américains, tous généraux ou amiraux, ont signé, ce lundi 20 mars, une lettre ouverte adressée aux responsables de leur pays.

« Les États-Unis devraient immédiatement fournir à Israël les armes avancées dont il a besoin pour dissuader et empêcher un Iran nucléaire » ont-il alerté.

La lettre ouverte a été publiée sur le site du JINSA, ou Jewish Institute for National Security Affairs (Institut juif pour les affaires de la sécurité nationale).

JINSA est un centre de réflexion basé à Washington, qui plaide pour une relation militaire américaine forte avec Israël.

Ci-après la traduction intégrale de la lettre ouverte.

L'Iran est de plus en plus proche de franchir le seuil nucléaire et, par conséquent, de déclencher une crise au Moyen-Orient. Pour éviter ce désastre stratégique, les États-Unis devraient appliquer les leçons tirées du conflit ukrainien qui dure depuis un an : il est vital d'armer des partenaires capables et désireux de faire face à des menaces régionales, et il vaut mieux le faire avant qu'un conflit n'éclate.

Pour faire face à cette menace urgente et prioritaire, les États-Unis devraient immédiatement fournir à Israël les armes avancées dont il a besoin pour dissuader et empêcher un Iran nucléaire.

En tant que chefs militaires américains à la retraite qui ont consacré leur vie à la défense de notre nation, nous préférons une solution diplomatique qui mettrait véritablement fin à la menace posée par l'escalade du programme nucléaire iranien. Mais un tel accord n'est ni imminent, ni réaliste. Les États-Unis ne peuvent pas chercher à conclure un accord alors que le régime de Téhéran brutalise son propre peuple et fournit à la Russie des armes pour cibler les civils en Ukraine.

Pendant ce temps, l'Iran a récemment enrichi de l'uranium à 84 %, soit à la limite de l'armement nucléaire, tout en accumulant un stock qui pourrait être transformé en 12 jours en suffisamment de matière fissile pour fabriquer une bombe nucléaire et au moins quatre autres en plusieurs semaines. La seule chose qui puisse empêcher l'Iran de franchir le seuil nucléaire est une menace militaire crédible.

Les États-Unis se sont engagés à plusieurs reprises, sous plusieurs administrations des deux partis, à empêcher l'Iran de se doter d'une arme nucléaire et, comme l'a récemment réaffirmé le président Biden, à «préserver et renforcer la capacité d'Israël à dissuader ses ennemis et à se défendre seul contre toute menace».

Pour que ces engagements aient un sens, les États-Unis doivent fournir d'urgence à Israël toutes les capacités dont il a besoin pour se défendre contre la seule véritable menace qui pèse sur sa viabilité et sa survie : un Iran nucléaire.

Plus précisément, les États-Unis devraient accélérer la livraison - par la vente pure et simple, la location temporaire ou le prépositionnement en Israël - des ravitailleurs en vol KC-46A, des F-15I, des F-35 et des munitions à guidage de précision, telles que les munitions d'attaque directe conjointes (JDAM).

Notre expérience militaire nous a appris que la démonstration de la volonté et de la capacité de recourir à la force offre les meilleures chances de ne pas avoir à le faire.

En agissant maintenant pour renforcer les capacités militaires d'Israël, les États-Unis peuvent l'aider à se défendre, à empêcher l'Iran de se doter d'une arme nucléaire et à relever l'un des défis stratégiques les plus pressants auxquels l'Amérique est confrontée aujourd'hui.

Signataires :

Gen Chuck Wald, USAF (ret.) Co-ChairLtGen Jon Davis, USMC (ret.)Lt Gen Jay B. Silveria, USAF (ret.)
VADM John Bird, USN (ret.) Co-ChairLt Gen David Deptula, USAF (ret.)LTG Thomas Spoehr, USA (ret.)
Gen William Begert, USAF (ret.)Lt Gen Eric E. Fiel, USAF (ret.)Lt Gen Thomas Trask, USAF (ret.)
Gen Kevin Chilton, USAF (ret.)VADM Mark Fox, USN (ret.)Maj Gen Jack Catton, USAF (ret.)
Gen Donald Cook, USAF (ret.)LTG David P. Fridovich, USA (ret.)MajGen Mark Clark, USMC (ret.)
ADM Mark Fitzgerald, USN (ret.)LtGen Earl Hailston, USMC (ret.)MajGen Jon Gallinetti, USMC (ret.)
GEN Frank Grass, USA (ret.)LTG Raymond Mason, USA (ret.)RADM David T. Glenn, USCG (ret.)
Gen Gilmary Michael Hostage III, USAF (ret.)Lt Gen Charlie May, USAF (ret.)Maj Gen Kenneth R. Israel, USAF (ret.)
GEN James D. Thurman, USA (ret.)LtGen Richard P. Mills, USMC (ret.)MG James A. Kelley, USA (ret.)
ADM Paul Zukunft, USCG (ret.)Lt Gen C D Moore, USAF (ret.)RADM Brian L. Losey, USN (ret.)
Lt Gen Marcus Anderson, USAF (ret.)LtGen Richard Natonski, USMC (ret.)RADM William F. Merlin, USCG (ret.)
LTG Robert Ashley, USA (ret.)Lt Gen Chris Nowland, USAF (ret.)Maj Gen Larry Stutzriem, USAF (ret.)
LTG Mick Bednarek, USA (ret.)LTG Raymond Palumbo, USA (ret.)MajGen Larry Taylor, USMCR (ret.)
LTG H. Steven Blum, USA (ret.)Lt Gen Mark Shackelford, USAF (ret.)Brig Gen Keith Connolly, USAF (ret.
VADM William Burke, USN (ret.)VADM Herman Shelanski, USN (ret.)

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