Jake Sullivan, Conseiller à la Sécurité Nationale des États-Unis, a transmis un message clair au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d'une rencontre à Jérusalem le 15 décembre : «le conflit à Gaza doit passer à une phase moins intense dans les prochaines semaines, et non dans les mois à venir». Juste après, Joe Biden a publiquement appelé l'armée israélienne à concentrer ses efforts sur la protection des vies civiles dans «sa lutte contre le Hamas à Gaza».
L'administration Biden a constamment soutenu la réponse d'Israël à l'attaque du 7 octobre, y compris l'objectif d'Israël d'évincer le Hamas de Gaza. Cependant, l'augmentation du taux de victimes civiles et la crise humanitaire qui s'aggrave à Gaza ont intensifié l'appel à un changement de stratégie.
La situation à Gaza est alarmante, avec des taux de mortalité civile dépassant ceux d'autres zones de conflit du XXIe siècle. Plus de 1,9 million de Palestiniens, soit environ 85 % de la population de Gaza, ont été déplacés au 3 décembre. Le ministère de la Santé dans la bande de Gaza rapporte plus de 18 000 victimes palestiniennes, principalement des femmes et des enfants.
Biden exhorte Israël à protéger les civils
Interpllé par les journalistes lors d'une intervention publique, Joe Biden a insisté sur la nécessité d'une approche plus prudente et ciblée de la part d'Israël. «Je veux qu'ils se concentrent sur comment sauver des vies civiles. Pas d'arrêter de poursuivre le Hamas, mais de faire preuve de plus de prudence,» a-t-il déclaré.
Cette déclaration survient au moment où le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, Jake Sullivan, rencontre les hauts responsables israéliens.
En effet, Sullivan a rencontré, ce jeudi, à Tel Aviv le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, son cabinet de guerre, le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, le conseiller israélien à la sécurité nationale, Tzachi Hanegbi, et le membre du cabinet de guerre, Benny Gantz, afin de pousser Israël à adopter une stratégie plus précise dans ses opérations contre le Hamas à Gaza.
Le message de Jake Sullivan à Netanyahu
Au cours de sa rencontre avec Netanyahu et les membres du cabinet de guerre israélien, Sullivan a souligné la nécessité de passer d'une campagne cinétique de haute intensité à une phase de moindre intensité. Il a précisé qu'il ne s'agit pas d'une échéance mais d'une nécessité urgente de réduire les victimes civiles, de faciliter l'aide humanitaire et de minimiser le risque d'escalade de la guerre régionale.
Dans son communiqué, la Maison Blanche a rappelé avoir un objectif commun avec le gouvernement Netanyahu, celui de vaincre le Hamas. Toutefois, cette fois-ci elle insisiste sur le fait de réduire au minimum les dommages causés aux civils et en «garantissant l'acheminement accru et durable» de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu a affirmé, dans une déclaration après la réunion, la détermination d'Israël à poursuivre ses opérations militaires jusqu'à la défaite complète du Hamas, pour «honorer ainsi les sacrifices des soldats israéliens».
En coulisses, l'envoyé de Joe Biden a insisté sur un plan détaillé et un calendrier pour initier la phase de faible intensité du conflit. Bien qu'aucune pression directe n'ait été exercée pour mettre fin au conflit, des préoccupations ont été exprimées concernant le déplacement à grande échelle des Palestiniens et l'augmentation du nombre de victimes civiles.
L'administration Biden souhaite se concentrer sur les scénarios d'après-guerre, ce qui pourrait aider à maintenir le soutien des États-Unis aux opérations militaires d'Israël. Les responsables israéliens et américains indiquent une compréhension mutuelle concernant la situation au Liban et la nécessité de prévenir une réescalade avec les forces du Hezbollah.
Force maritime multinationale dans la mer rouge
Un accord a été conclu sur l'établissement d'une force maritime multinationale dans la mer Rouge, soulignant l'engagement des États-Unis à protéger la liberté de navigation, une démarche soutenue par Israël.
Rupture publique entre Biden et Netanyahu
La visite de Sullivan marque une rupture publique entre Biden et Netanyahu, exacerbée par l'augmentation des victimes civiles à Gaza et les divergences d'opinions sur l'avenir des Palestiniens après les opérations de combat. Sullivan a également discuté des efforts pour libérer les huit otages américains toujours sous le contrôle du Hamas.
La position ferme de Netanyahu, affirmant sa détermination à poursuivre le combat jusqu'à «la victoire absolue» contre le Hamas, contraste avec l'approche plus mesurée encouragée par les États-Unis. Cette divergence souligne la complexité et la sensibilité de la situation actuelle au Moyen-Orient.
Alors que les discussions se poursuivent, le monde observe attentivement pour voir comment ces développements influenceront l'avenir de la région, en particulier les efforts pour minimiser les pertes civiles dans un conflit déjà lourd de conséquences humanitaires.
