Medi1, ce groupe médiatique mythique que beaucoup pensaient à bout de souffle, montre aujourd’hui des signes d’un nouvel élan. Un simple frémissement ? Peut-être. Mais c’est une renaissance pleine d’espoir que nous guettons, avec l’aspiration de le voir retrouver sa grandeur d’antan.
Voir Hassan Khyar sourire face caméra, puis mourir.
En ce début d’octobre, le dirigeant du groupe tangérois l’a fait, accueillant le ministre de l’Information palestinien, Ahmed Assaf, avec un sourire éclatant et une bienveillance manifeste. Ce visage, habituellement impassible, s’est illuminé d’une chaleur inattendue, révélant une facette insoupçonnée. Mais au-delà de cet instant diplomatique, ce sourire annonçait quelque chose de plus profond, un signal subtil d’un changement à venir, peut-être une métamorphose silencieuse en cours.
Quelques jours plus tard, c’est le Secrétaire Général de l’OCDE, Mathias Cormann, qui franchit les portes de la chaîne. Un invité de poids, surtout quand on sait que son dernier rapport n’a pas été tendre avec le Haut-Commissariat au Plan (HCP), ni avec les chiffres économiques du gouvernement. Donner à ce dernier une tribune sur Medi1 TV, c’est non seulement un geste audacieux, mais aussi un signe que la chaîne veut lancer le débat sur un sujet épineux la performance de l'exécutifs notamment dans les investissements publiques et les IDE.
Et ce n’était que le commencement. Qui aurait pu imaginer que l’enfant terrible du gouvernement Akhannouch, Abdellatif Ouahbi, célèbre pour son franc-parler détonant, viendrait exposer, sur le plateau de Medi1, les réformes sociales les plus brûlantes et oserait confesser l’inavouable au sujet de ses relations tumultueuses avec ses amis et collègues politiques ? Abordant des sujets aussi sensibles que le code pénal, la contestation étudiante, ou encore ses distances avec la majorité et le PJD, Ouahbi a offert une rare plongée dans les coulisses de la décision politique.
Puis, surprise encore. Pascal Lamy, ancien Commissaire européen au Commerce et ex-Directeur général de l’Organisation mondiale du commerce, fait son apparition. Un expert en géopolitique économique, habitué des grands plateaux internationaux, venu échanger sur les défis du commerce global. Un vrai coup de maître pour la chaîne, prouvant qu’elle peut attirer des figures internationales de premier plan.
Et ce n’est pas tout. En mobilisant des eurodéputés comme Nicolas Bay, Guillaume Peltier ou encore Thierry Mariani pour débattre des décisions parfois controversées de la Commission européenne concernant l’agriculture et la pêche, Medi1 TV se place au centre de discussions européennes qui concernent directement le Maroc. Ce n’est plus la chaîne qui subit les événements : elle les analyse, les décortique, les présente au public marocain avec une expertise inédite.
Mais au-delà de cette montée en puissance dans le contenu éditorial, il y a aussi la dimension symbolique. Hassan Khyar semble vouloir insuffler une nouvelle dynamique à Medi1 TV, un vent de changement qui transparaît jusque dans l’image que la chaîne projette à travers ses réseaux sociaux. Parcourir le compte Instagram de Medi1 TV, c’est explorer un Maroc aseptisé, certes, mais empreint de sérieux et d’un optimisme résilient. Un Maroc qui, malgré les défis, se tourne résolument vers l’avenir. Ce virage vers une communication plus moderne et positive traduit la volonté de redéfinir l’identité de Medi1 TV : plus humaine, plus accessible, tout en restant fidèle à son exigence d’excellence.
Les rumeurs disaient que Medi1 TV était un navire en perdition. Aujourd’hui, il semble que le capitaine ait pris les commandes avec une détermination nouvelle. Est-ce l’effet d’un été passé à réfléchir, à préparer une rentrée flamboyante ? Hassan Khyar a-t-il mangé du lion cet été ? Il semble en tout cas prêt à redorer le blason de Medi1 TV, à la porter vers de nouveaux horizons. Mais reste à savoir si cette impulsion sera durable, si cette flamme qui s’est rallumée tiendra face aux tempêtes qui continuent de menacer l’audiovisuel marocain.
Une chose est sûre : Medi1 TV n’a pas dit son dernier mot, et nous serons nombreux à suivre de près cette renaissance, entre ambition, défis et résilience.