Qu’est-ce qui a bien pu motiver Staffan de Mistura à remettre sur la table des propositions que l’on croyait définitivement écartées, comme celle de la partition, déjà soulevée il y a plus de vingt ans par son prédécesseur James Baker III ?
Lors d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité le 16 octobre 2024, l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara a révélé avoir “discrètement exploré et approfondi, avec toutes les parties concernées, le concept de division du territoire”. Une perspective que Reuters a choisi de mettre en avant, alors que le rapport du briefing comportait pas moins de cinq points favorables à l’initiative d’autonomie portée par le Royaume et largement soutenue à l’échelle internationale.
Face à cette focalisation surprenante, l’appel du Roi Mohammed VI dans son discours du 11 octobre prend une résonance d’autant plus forte : vigilance et mobilisation doivent rester nos maîtres-mots.
Cette proposition, qui consisterait à créer un État indépendant dans la partie sud tout en intégrant le reste du territoire sous la souveraineté marocaine, a été immédiatement rejetée tant par le Maroc que par le Polisario. Ce plan de partition, bien que perçu par De Mistura comme une tentative de «compromis», n’a trouvé aucun écho auprès des parties prenantes, soulignant l’inflexibilité des positions sur cette question cruciale.
Cependant, la réintroduction de cette idée controversée soulève des interrogations quant aux motivations de son inclusion à ce moment précis. À peine trois semaines après la décision de la Cour de justice européenne, concernant la conclusion de deux accords commerciaux avec le Maroc relatifs aux produits agricoles et aux produits de la pêche, cette proposition semble en décalage avec la dynamique actuelle du dossier. En effet, des pays influents comme les États-Unis, la France, l'Espagne et une majorité de pays africains et arabes soutiennent de plus en plus l’initiative marocaine d’autonomie, perçue comme «sérieuse et crédible» par la communauté internationale. La résurgence de l’idée de partition ne saurait altérer la dynamique actuelle du dossier, qui se trouve désormais dans la phase décisive menant à sa résolution.
Dans le rapport de Staffan de Mistura, les points 21 à 24 offrent une perspective plus nuancée, en mettant en avant les progrès et les défis liés à l’initiative marocaine d’autonomie. Le point 21 rappelle que cette initiative, proposée en 2007, continue de gagner du terrain sur la scène internationale, soutenue par de nombreux pays. Le point 22 insiste sur la nécessité pour le Maroc de mieux expliquer et détailler son plan d’autonomie, afin de clarifier comment il permettrait l’exercice d’une autodétermination crédible pour les habitants du Sahara occidental. Au point 23, de Mistura appelle à une exploration approfondie des modalités précises de cette initiative, un besoin reconnu par les autorités marocaines lors des récentes consultations. Enfin, au point 24, l’envoyé spécial souligne que les six prochains mois seront cruciaux pour faire avancer le processus politique, sous peine de devoir reconsidérer le rôle des Nations Unies dans cette médiation.
2024.10.16-PESG-SCB6-AS-DELIVEREDLa partition, option controversée, a été mise en avant par Reuters, qui a choisi de focaliser son récit sur cette proposition, négligeant les aspects plus positifs du rapport de De Mistura. En effet, des points essentiels et porteurs de progrès ont été éclipsés. Il est légitime de s’interroger sur les raisons qui ont poussé l’agence de presse à insister sur cette voie, plutôt que de mettre en lumière les nombreux soutiens diplomatiques croissants en faveur de l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc.
Le Roi Mohammed VI, dans son discours à l’ouverture de la session parlementaire du 11 octobre 2024, a une nouvelle fois appelé à la vigilance concernant le dossier du Sahara. Le souverain a rappelé les efforts du Royaume pour sortir de la phase de gestion réactive et adopter une posture proactive, en s’assurant que le Maroc bénéficie d’un soutien croissant à l’international. Il a également exprimé sa gratitude à la France et à d’autres pays influents qui reconnaissent la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Le Roi a souligné l’importance de maintenir une mobilisation nationale et internationale continue pour défendre l’intégrité territoriale du Royaume et contrecarrer les manœuvres adverses.
Nonobstant tout ce qui a été réalisé, la prochaine étape exige de tous un surcroît de mobilisation et de vigilance pour conforter durablement la position de notre pays, et il importe de continuer à plaider la justesse de notre Cause et à contrecarrer les manœuvres des adversaires.
Bien que la suggestion de Staffan de Mistura ait eu un échos médiatique grâce au titre de la dépêche de Reuters, elle semble condamnée à rester sans conséquence dans un contexte où le Maroc consolide ses acquis diplomatiques et où la solution de l’autonomie continue de gagner en crédibilité et en soutien.
Il est donc impératif, pour chaque Marocain, de rester fermement mobilisé et d’exercer une vigilance sans faille, comme l’a si justement rappelé le Roi Mohammed VI. Plus que jamais, il nous incombe de fortifier la position inébranlable de notre pays, de défendre avec ferveur la légitimité de notre Cause, et de déjouer avec détermination les manœuvres insidieuses de nos adversaires.