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La seule position confortable, c’est la position assise. La relation entre le Maroc et la France, désormais, elle est en mouvement – ( Abdelmalek Alaoui )

«La seule position confortable, c’est la position assise. La relation entre le Maroc et la France, désormais, elle est en mouvement». Avec cette formule incisive, Abdelmalek Alaoui, président de l’Institut Marocain d’Intelligence Stratégique, capture d’un trait l'essence même de la transformation profonde des relations entre Rabat et Paris. En un clin d'œil, il balaie toute idée d'immobilisme et met en avant la nécessité d'une dynamique active et résolument tournée vers l'avenir. Cette métaphore éclatante ne se contente pas de décrire une évolution bilatérale : elle incarne un appel à l'action, un refus du statu quo, et trace la voie d'un partenariat en perpétuel mouvement, dans un monde où l'adaptation et l'innovation deviennent les clés de la réussite. Aujourd'hui, les deux nations redéfinissent leur partenariat autour de nouveaux défis économiques et géopolitiques. Entre la nécessité de co-construire des bases industrielles «best cost» et l’urgence d’investir dans des secteurs vitaux comme l’eau et l’énergie, le Maroc se positionne désormais comme un acteur clé de l’économie du 21e siècle. Abdelmalek Alaoui invite à une réflexion stratégique sur la souveraineté et l’innovation, des piliers essentiels pour garantir un avenir prospère et équilibré pour les deux pays.


Introduction

La relation entre le Maroc et la France, historiquement marquée par des échanges solides et des partenariats stratégiques, entre dans une nouvelle ère. Lors d’une intervention remarquée lors d’un débat sur les relations franco-marocaines, organisé sur le plateau d'une émission spéciale sur Médi1 TV, Abdelmalek Alaoui, président de l’IMIS, a invité à repenser les fondements de cette relation. Désormais placée sous le signe du mouvement, cette coopération doit être réinventée pour répondre aux exigences du 21e siècle, à travers des alliances industrielles, une gestion souveraine des ressources vitales, et une innovation technologique qui transcende les modèles importés.

À l'heure où le Maroc s'affirme comme une plateforme régionale incontournable, notamment en Afrique, la France est appelée à ajuster sa stratégie pour maintenir une relation d'égal à égal, fondée sur des intérêts mutuellement avantageux. Dans cet article, nous analyserons les principales idées développées par Abdelmalek Alaoui sur la souveraineté, la compétitivité industrielle, ainsi que les enjeux de la tech et de la co-construction, des sujets essentiels pour comprendre les dynamiques actuelles et futures de cette relation en plein mouvement.

1. Le mot essentiel prononcé par le Souverain, c’est cette notion d’accompagnement

Abdelmalek Alaoui souligne dans son intervention l'importance du terme « accompagnement » utilisé par le Roi Mohammed VI. Cela illustre une vision stratégique qui va au-delà de simples accords économiques, en insistant sur un partenariat équilibré et évolutif, intégrant à la fois des aspects politiques et économiques.

« lorsqu’on écoute les discours royaux, on sait que chaque mot est pesé au trébuchet. Le mot essentiel prononcé par le souverain, c’est cette notion d’accompagnement. »
Abdelmalek Alaoui - 22 Octobre 2024

M. Alaoui fait une distinction claire entre la profondeur des relations politiques du Maroc et les simples transactions économiques. Elle transcende l’idée d'un accord économique limité, pour embrasser une vision d’avenir basée sur un développement commun durable.

2. Le Roi du Maroc ne fait pas des «deals»

En abordant la notion d'un hypothétique «grand deal» entre le Maroc et la France, M. Alaoui, déconstruit une perception réductrice qui a circulé parmi certains observateurs. Il réaffirme que La diplomatie marocaine, telle qu'incarnée par le Roi Mohammed VI, se distingue par une profondeur stratégique qui transcende la notion simpliste du «deal» et des accords basées uniquement sur des aspects transactionnels.

« Beaucoup de commentateurs ont voulu voir dans ce retour à la normale et cette embellie dans les relations une sorte de grand deal qui aurait été fait entre le Maroc et la France à l’aune de considérations économiques. Sauf que, quand on prend les chiffres, les chiffres sont là, ils ne résistent pas à cet examen. Si on connaît le tempérament et aussi la marque de fabrique de la monarchie marocaine, le Roi du Maroc ne fait pas des deals. »
Abdelmalek Alaoui - 22 Octobre 2024

M. Alaoui souligne que les moteurs qui ont poussé Paris à réviser sa position sur le Sahara sont bien plus politiques qu’économiques, révélant ainsi une complexité que les chiffres seuls ne sauraient capter.

3. Le contraste entre l’Algérie et le Maroc : un pari sur le passé ou une alliance pour l'avenir

Dans son analyse, Abdelmalek Alaoui met en lumière un moment critique de la diplomatie française, où Paris a semblé privilégier une approche basée sur un «pari algérien», espérant renforcer ses relations avec Alger. Cette tentative, bien que stratégique, s’est avérée compliquée et finalement infructueuse.

« Il y a eu un pari algérien de la France à un moment, et ils ont voulu le pousser jusqu’au bout. Ils étaient en quelque sorte dans l’incapacité de pouvoir franchir ce pas parce qu’ils étaient en train de tenter de normaliser la relation avec l’Algérie, qui est autrement plus crispée et plus compliquée que celle qu’il a avec le Maroc. »
Abdelmalek Alaoui - 22 Octobre 2024

M. Alaoui explique que le pari algérien de la France reposait sur des attentes irréalistes, étant donné les tensions historiques et la fragilité des relations politiques entre Paris et Alger. Ce pari était basé sur une tentative de normalisation qui n'a jamais pu se concrétiser pleinement, car les relations franco-algériennes restent empreintes de crispations mémorielles et d'un héritage lourd à surmonter. En revanche, le Maroc offre à la France une profondeur et une stabilité économique et politique qu'Alger ne peut garantir.

« Ils étaient en quelque sorte dans l’incapacité de pouvoir franchir ce pas parce qu’ils étaient en train de tenter de normaliser la relation avec l’Algérie, qui est autrement plus crispée et plus compliquée que celle qu’il a avec le Maroc, où le gaz finalement ne joue pas vraiment un rôle essentiel. »
Abdelmalek Alaoui - 22 Octobre 2024

Ici, Alaoui met l'accent sur la modernité et la diversité du partenariat marocain. Contrairement à l'Algérie, qui demeure enfermée dans une économie d'extraction principalement centrée sur le gaz et les ressources naturelles, le Maroc se positionne comme un acteur clé de l'économie du 21e siècle, avec des investissements dans des secteurs de pointe tels que l'énergie renouvelable, le rail et la mobilité. Ce contraste entre l'économie du 20e siècle de l'Algérie, axée sur les industries extractives, et l'économie du 21e siècle du Maroc met en lumière l'importance stratégique de Rabat dans les relations franco-marocaines.

« Lorsque vous faites une alliance avec un pays dont le tissu industriel économique est basé sur les industries extractives, vous êtes dans une économie du 20e siècle. Lorsque vous faites le pari de reconstruire une alliance de nouvelle génération avec un pays comme le Maroc, vous êtes dans l’économie du 21e siècle. Vous êtes dans l’énergie, vous êtes dans le renouvelable, vous êtes dans le rail, vous êtes dans la mobilité. »
Abdelmalek Alaoui - 22 Octobre 2024

4. Un arrimage à la stabilité macroéconomique et institutionnelle du Maroc

Abdelmalek Alaoui met en avant le fait que la politique du président Macron vise à arrimer les ambitions économiques françaises à un partenaire stable sur le plan macroéconomique et institutionnel : le Maroc.

« La réelle politique du président Macron, c’est de mettre en adéquation l’ambition de ses entreprises et de son tissu économique, de venir s’arrimer au pays le plus stable sur le plan macroéconomique et institutionnel et qui offre cette profondeur sur les 500 millions de consommateurs d’Afrique de l’Ouest. »
Abdelmalek Alaoui - 22 Octobre 2024

Cette vision de la réelle politique française reconnaît l'importance du Maroc non seulement comme un marché en soi, mais aussi comme un hub régional, ouvrant des perspectives sur l'ensemble du marché ouest-africain. Cette dimension continentale rend le Maroc encore plus attractif pour Paris, en tant que partenaire stratégique dans une Afrique en plein essor.

Abdelmalek Alaoui rappelle également que l'époque de la Françafrique est révolue. La France, autrefois dominante en Afrique subsaharienne, a vu son influence considérablement diminuer au fil des ans. Les relations néocoloniales qui définissaient la Françafrique sont désormais obsolètes, et le Maroc, avec sa vision tournée vers l'avenir et ses projets stratégiques, se présente comme le seul partenaire en Afrique capable de permettre à la France de se réinventer :

« La politique étrangère de la France en Afrique subsaharienne, que beaucoup ont appelée la Françafrique, est à bout de souffle. (…) Il n’y a que le Maroc qui permet de faire ce pari-là. »
Abdelmalek Alaoui - 22 Octobre 2024

Le Maroc ouvre la voie à une alliance de nouvelle génération, inscrite dans une dynamique contemporaine et tournée vers le futur. Une alliance fondée sur le respect mutuel, les intérêts communs et la capacité de collaborer à des projets d'envergure, comme le gazoduc Nigéria-Maroc.

5. La symbolique comme ciment des relations franco-marocaines

Abdelmalek Alaoui met en lumière l'importance des symboles dans la politique étrangère et souligne que la géopolitique ne se limite pas à des rapports de force ou à des considérations purement économiques. Elle inclut également des aspects immatériels, tels que les valeurs, l'histoire partagée et les gestes politiques, qui façonnent les relations entre les nations.

« La géopolitique ne s’impose pas uniquement au Maroc, elle s’impose à tous. (…) Il comprend l’histoire, il connaît la force des valeurs et la force des symboles. »
Abdelmalek Alaoui - 22 Octobre 2024

M. Alaoui met en évidence que la France, sous la présidence d’Emmanuel Macron, a su reconnaître la force des symboles et l’importance de réparer les injustices perçues par les Marocains.

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L'un des moments les plus symboliques évoqués par M. Alaoui est la lettre par Emmanuel Macron adressée au Roi Mohammed VI lors de la célébration du 25e anniversaire de la Fête du Trône. Ce geste témoigne de la volonté de la France de reconnaître et de réparer une injustice ressentie par le Maroc concernant la lenteur de la position française sur la question du Sahara marocain.

Et puis, vous avez parlé des symboles. [...] Il y a des choses qui relèvent aussi du tempérament du président français. C’est à la fois quelqu’un qui comprend bien l’économie, mais c’est aussi un littéraire. Il comprend l’histoire, il connaît la force des valeurs et la force des symboles. Il a voulu réparer ce que les Marocains ressentaient comme une injustice en transmettant cette lettre à Sa Majesté lors de l’événement le plus important pour nous en tant que communauté nationale, qui est le 25e anniversaire du règne du Roi. Un quart de siècle pour réparer une injustice, ça me paraît être justement que justice.
Abdelmalek Alaoui - 22 Octobre 2024

M.Alaoui souligne ici que ce geste n'est pas simplement une formalité diplomatique. C'est un acte de reconnaissance et de réconciliation qui a une portée symbolique profonde pour les Marocains.

« Le souhait du président français, c’est d’aller de l’avant. Je pense que les Marocains l’accueillent avec plaisir, avec bonheur. Le premier d’entre nous, Sa Majesté le Roi, l’a exprimé lors de l’ouverture du Parlement. Ce n’est pas quelque chose d’anodin, c’est quelque chose de rare et donc de précieux. Pour connaître la valeur que Sa Majesté le Roi accorde à cette évolution de la position française.»
Abdelmalek Alaoui - 22 Octobre 2024

6. Le paradoxe des coûts de production français

Sur un autre registre M. Alaoui met en évidence un point crucial : les coûts élevés de production en France. Cela inclut à la fois le coût du travail et celui des produits finaux issus des brevets et de la recherche française. Si la France se positionne sur la qualité et la durabilité de ses produits, elle souffre néanmoins d'un handicap compétitif évident en termes de coûts, en comparaison avec des concurrents comme la Chine.

« Les Français mettent en avant, évidemment, la qualité, la durabilité, mais lorsqu’on fait un examen uniquement basé sur le coût, il n’y a pas photo, les produits français sont très souvent beaucoup plus chers. »
Abdelmalek Alaoui - 22 Octobre 2024

7. La fuite des cerveaux et la responsabilité partagée

M.Alaoui aborde ensuite un sujet sensible : la fuite des cerveaux. Il exprime un point de vue audacieux en suggérant que, lorsque des ingénieurs marocains formés à grands frais par l'État sont recrutés par des entreprises étrangères, il serait légitime de demander réparation ou d'imposer une taxe. Cela soulève un débat éthique et économique autour des effets d'éviction dans les marchés du travail.

« Écoutez, un ingénieur, ça coûte entre 700 000 et 1 million de dirhams à l’État à former. Si un État étranger vient le recruter au sortir de l’école et lui donne des conditions pour créer un effet d’éviction au sein du marché marocain, le Maroc serait en droit de demander réparation ou de demander une taxe. »
Abdelmalek Alaoui - 22 Octobre 2024

Cela incite également à une réflexion sur la responsabilité partagée dans les dynamiques migratoires et professionnelles, notamment en matière d’ingénierie et de haute technologie.

8. Le besoin d’un partenariat industriel de nouvelle génération

L'idée forte qui traverse cette partie est que pour rester compétitive, la France doit investir localement au Maroc, en co-construisant des bases industrielles adaptées. M. Alaoui cite l'exemple du secteur ferroviaire et évoque une possible coopération pour développer des solutions tropicalisées et adaptées aux conditions africaines, montrant ainsi que le Maroc pourrait devenir un centre de production et d'innovation pour des marchés régionaux plus larges.

« Il faut qu’elles aient des bases industrielles “best cost” au Maroc pour pouvoir bénéficier de notre montée en gamme. Il faut qu’on co-construise. »
Abdelmalek Alaoui - 22 Octobre 2024

Cette proposition met en avant un modèle de coopération gagnant-gagnant, où la France pourrait profiter de la montée en gamme de l'industrie marocaine, tout en répondant aux besoins spécifiques des marchés africains. Elle traduit aussi un besoin croissant de localisation et d'intégration industrielle pour maximiser les avantages des partenariats économiques.

9. La loi du marché et la concurrence mondiale

M. Alaoui rappelle une réalité incontournable : le Maroc est désormais pleinement intégré dans la concurrence mondiale. Avec l’arrivée de nouveaux acteurs comme les Chinois, les Asiatiques ou les Espagnols, la France doit se positionner non plus comme un acteur privilégié, mais comme un compétiteur parmi d’autres. Ce qui distingue la France, selon lui, c’est son héritage historique et technologique dans des secteurs comme le «go green», où elle peut encore apporter une valeur ajoutée unique.

« Mais toute la dynamique “go green” dans laquelle la France veut s’insérer, c’est aussi parce qu’elle a une histoire et un patrimoine à faire valoir là-dessus. »
Abdelmalek Alaoui - 22 Octobre 2024

10. Un partenariat en mouvement

M. Alaoui souligne que la relation entre la France et le Maroc est désormais en mouvement. Les règles du jeu ont changé, et la France doit s’adapter à une approche partenariale égalitaire et non plus considérer le Maroc comme un simple client. Ce changement de paradigme crée certes des frottements, mais ces frictions sont perçues comme nécessaires et bénéfiques pour établir des bases plus solides et pérennes.

« La seule position confortable, c’est la position assise. La relation entre le Maroc et la France, désormais, elle est en mouvement, et c’est ce qui sera bénéfique pour les deux partenaires. »
Abdelmalek Alaoui - 22 Octobre 2024

11. Souveraineté : Vous pouvez vivre sans Internet, mais vous ne pouvez pas vivre sans eau

Abdelmalek Alaoui entame cette réflexion en questionnant l'idée de souveraineté, un concept souvent utilisé à tort dans les débats post-Covid. Il distingue la souveraineté numérique, qui apparaît hors de portée pour la plupart des pays, de la souveraineté dans des secteurs vitaux, tels que l’eau, l’électricité et la sécurité alimentaire, qui sont cruciaux pour la survie d’une nation.

« La souveraineté numérique… Que vous soyez la France, que vous soyez le Maroc, ou que vous soyez le Nicaragua, vous ne pourrez jamais y arriver, puisque, de toute manière, les microprocesseurs, ils sont faits à Taïwan. »
Abdelmalek Alaoui - 22 Octobre 2024

Ici, M. Alaoui montre la limite de l’autonomie numérique, un secteur dominé par des acteurs spécifiques, comme Taïwan, et par des coûts d’investissement si élevés qu’ils sont hors de portée pour la plupart des nations. En d'autres termes, il suggère que la quête d'une souveraineté numérique totale est illusoire pour des pays comme le Maroc ou même pour des puissances comme la France.

« À moins de pouvoir investir 16 à 20 milliards d’euros et d’attendre 48 mois avant de monter un business qui soit pas rentable, vous n’aurez pas votre souveraineté numérique. » 
Abdelmalek Alaoui - 22 Octobre 2024

Toutefois, notre analyste appelle à se concentrer sur ce qui est réellement «essentiel et vital» pour un pays : la souveraineté sur les ressources primaires comme l’eau et la sécurité alimentaire. Ces secteurs ne peuvent pas être ignorés, car «vous pouvez vivre sans Internet, mais vous ne pouvez pas vivre sans eau». Il met ainsi en avant la priorisation des secteurs essentiels pour garantir l'indépendance réelle et la survie des populations.

« Donc, les questions de souveraineté, maintenant, elles sont en train de se déplacer sur notre héritage d’être plutôt que notre héritage d’avoir. »
Abdelmalek Alaoui - 22 Octobre 2024

Abdelmalek Alaoui souligne un changement de paradigme : la souveraineté ne réside plus dans la possession matérielle (comme la technologie de pointe), mais dans la capacité d'un État à répondre aux besoins fondamentaux de ses citoyens. Le Maroc, à travers ses programmes de désalinisation et d’autres initiatives, travaille activement pour répondre à ces enjeux vitaux et assurer son indépendance face à des aléas climatiques de plus en plus fréquents.

12. Le défi de la tech et le besoin d’un modèle marocain

Le second grand sujet abordé par M. Alaoui est le défi de l’innovation technologique et de la tech au Maroc, en particulier en ce qui concerne la capacité du pays à retenir et à attirer des talents dans ce domaine. Il reconnaît que des initiatives existent, telles que le retour des "néopats", ces talents marocains qui décident de revenir au pays pour contribuer à son développement. Cependant, il met en lumière un déséquilibre géographique dans ces initiatives : la concentration de ces talents dans les zones urbaines et riches, là où les opportunités sont plus nombreuses.

« C’est les fameux “néopats”, qui investissent, mais ils sont souvent dans les zones urbaines, dans les zones riches, où il y a plus d’opportunités, où il y a plus de capital.»
Abdelmalek Alaoui - 22 Octobre 2024

M. Alaoui identifie ensuite un véritable trou noir dans la tech, en particulier dans les régions rurales et excentrées du Maroc. La difficulté du Maroc à développer un écosystème technologique solide dans ces régions est un frein à son ambition de souveraineté technologique. Ce problème est aggravé par un ancrage francophone qui pourrait limiter les opportunités dans un secteur globalement dominé par l'anglais et les normes internationales de la tech.

« Là où il y a un véritable trou noir, c’est dans la tech, parce que la tech pose un vrai problème. Peut-être parce que nous avons un ancrage trop francophone. »
Abdelmalek Alaoui - 22 Octobre 2024

M. Alaoui avertit que, même dans des pays comme la France, les incubateurs et les start-ups rencontrent de grandes difficultés à se développer. Cela souligne que le Maroc ne peut pas se contenter de copier des modèles étrangers qui peinent déjà à fonctionner ailleurs. Il appelle ainsi à une réflexion sur un modèle marocain unique, adapté aux réalités locales et aux forces spécifiques du pays, afin de bâtir un écosystème technologique viable et durable.

« Il ne faudrait pas qu’on les copie, il faut qu’on trouve un chemin marocain. »
Abdelmalek Alaoui - 22 Octobre 2024

Intelligence analyst. Reputation and influence Strategist
20 années d’expérience professionnelle au Maroc / Spécialisé dans l’accompagnement des organisations dans la mise en place de stratégies de communication d’influence.

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