Emmanuel Macron entame aujourd’hui une visite d'État au Maroc, marquant la fin de plusieurs années de tensions entre Paris et Rabat. Accueilli avec les honneurs par le roi Mohammed VI, le président français, accompagné d'une importante délégation, ambitionne de consolider les relations économiques et diplomatiques entre les deux pays. Entre accords commerciaux, enjeux de souveraineté et rapprochement stratégique, cette visite pourrait bien sceller une nouvelle ère dans les relations franco-marocaines.
Cet après-midi, Emmanuel Macron sera accueilli en grande pompe pour sa première visite d'État au Maroc depuis six ans. Un apaisement symbolique après une période de brouille diplomatique entre Paris et Rabat. Le chef de l'État français, accompagné d'une délégation de 120 personnes, dont des figures économiques et culturelles de premier plan, arrive avec pour objectif de renforcer les liens économiques et de traiter des dossiers épineux, tels que l'immigration.
À peine posé sur le tarmac de l'aéroport de Rabat, Macron sera reçu par le roi Mohammed VI, au pied de l'avion, dans une cérémonie marquée par le tir de 21 coups de canon, signe d'une volonté marocaine de dérouler le tapis rouge pour son hôte. Cette visite, dense en rencontres et accords bilatéraux, symbolise une réconciliation attendue de part et d'autre, après une période de tensions liée notamment à la réduction des visas pour les Marocains, une affaire qui avait heurté le royaume.
Au-delà du symbole diplomatique, le président français espère ramener dans ses bagages une pluie de contrats pour les entreprises françaises, particulièrement dans les secteurs des énergies renouvelables, du ferroviaire et de la défense. Les discussions incluront des projets phares comme l'extension de la ligne de train à grande vitesse entre Tanger et Agadir, et des contrats militaires majeurs, avec Airbus en tête pour la vente d'hélicoptères de transport.
Mais cette visite va bien au-delà des échanges économiques. La France, confrontée à une concurrence croissante de la Chine et de l'Espagne au Maroc, cherche à renforcer ses positions dans un pays devenu un pôle stratégique en Afrique du Nord. Avec 1 300 entreprises françaises opérant sur le sol marocain, Paris entend maintenir son rang de premier investisseur étranger dans le royaume.
Demain, Emmanuel Macron prononcera un discours devant le Parlement marocain, et mercredi, il s'adressera à la communauté française, forte de plus de 53 000 inscrits. Une visite d'État sous le signe du rapprochement, mais aussi d'une nécessaire adaptation face à un Maroc en pleine montée en puissance, notamment dans les secteurs de l'automobile et de l'aéronautique.
L'ombre de l'Algérie plane néanmoins sur cette réconciliation. En reconnaissant récemment la souveraineté marocaine sur le Sahara, Macron s'est aliéné Alger, ce qui ajoute une complexité à cette visite. L'enjeu pour la France sera de trouver un équilibre entre Rabat et Alger, tout en veillant à préserver ses intérêts stratégiques dans la région.
Ainsi, en renouant avec le Maroc, Paris se positionne de nouveau aux côtés d'un partenaire stratégique, au cœur d'une Afrique en pleine transformation. Cette visite d'État, riche en symboles et en accords, pourrait bien ouvrir une nouvelle page prometteuse dans les relations franco-marocaines, fondée sur des ambitions communes et des projets d'avenir.