Le Maroc a appliqué le principe de précaution maximum face à la pandémie de coronavirus, a affirmé jeudi le président de l’Institut marocain d’intelligence stratégique (IMIS), Abdelmalek Alaoui dans une intervention télévisée à la chaine russe « Russia Today »
«Sur instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et depuis la fermeture de son espace aérien le 13 mars dernier et l’application du confinement généralisé une semaine plus tard, le Maroc a appliqué le principe de précaution maximum pour faire face à la pandémie de coronavirus », a indiqué le président de l'IMIS, Abdelmalek Alaoui, dans un entretien à la chaine russe « Russia Today ».
La prolongation de l’état d’urgence sanitaire dans le Royaume a été décidée dans le prolongement de cette approche de précaution maximum, a affirmé M. Alaoui, mettant l’accent sur les résultats de cette politique avec moins de 200 décès, 7000 contaminations et plus de 95000 tests de dépistage.
Certes, l’économie est à l’arrêt mais pour l’instant la santé des Marocains est préservée, a-t-il dit, mais en tout cas, pour l'instant la santé des Marocains est préservée je pense que c'est la priorité absolue du Chef de l'État lorsqu'il a décidé que le principe de précaution maximum serait appliquée.
Ci-après la retranscription intégrale de cette intervention.
RT France : Le Maroc va prolonger jusqu'au 10 juin l’état d'urgence sanitaire et le confinement, la situation sanitaire justifie-t-elle cette décision selon vous ?
Abdelmalek Alaoui : Le Maroc depuis le 13 mars lorsqu'il a décidé de boucler son espace aérien, puis une semaine plus tard de prononcer le confinement généralisée à appliquer sur instruction du roi Mohammed VI le principe de précaution maximum. On est donc dans le prolongement de cette doctrine du principe de précaution maximum en estimant que les infrastructures sanitaires et les infrastructures de santé ne doivent pas être mise sous pression et sous stress.
On voit déjà les résultats de cette politique de confinement strict qui est appliquée dans le royaume chérifien depuis depuis deux mois et quelques maintenant. Le Maroc a enregistré moins de 200 morts, 7.000 personnes contaminées, plus de 95.000 tests. Certes, une économie à l’arrêt, mais en tout cas, pour l'instant la santé des Marocains est préservée je pense que c'est la priorité absolue du Chef de l'État lorsqu'il a décidé que le principe de précaution maximum serait appliquée.
RT France : Justement, vous l'avez évoqué., l’économie. Le Maroc perd 100 millions d'euros par jour de confinement c’est évidemment beaucoup d’argent. Pas de concession donc pour l’économie, un peu l’inverse de l'exemple suédois bien plus au nord. C’est un choix parfaitement assumé ?
Abdelmalek Alaoui : En tout cas, dans le discours politique et dans ce discours des pouvoirs publics, c'est un choix qui est clairement assumé. C’est une situation qui n'est pas différente de ce que beaucoup d'autres pays ont entrepris, en matière de mise sous cloche de leurs économies le temps que la pandémie soit maîtrisée.
Dans le cas du Maroc de surcroît il y a une connexion avec l'économie mondiale et avec le sud de l’Europe. Les conditions ne sont pas réunies aujourd'hui pour que l’économie puisse redémarrer totalement est pleinement. Mais il y a des indications, et la presse se fait l'écho du fait que certains secteurs de l'économie devrait redémarrer avant même que la levée du confinement ne soit ordonnée par les autorités compétentes.
RT France : Quels sont justement ces secteurs, parce qu'on sait par exemple que le plus gros danger sont notamment les usines, avec des foyers de contamination importants ?
Abdelmalek Alaoui : Sur les usines, il y a, à date, quelques foyers qui ont été relevés et qui ont effectivement permis une contamination beaucoup plus rapide, parce que c'est un lieu dans lequel il y a de la proximité dans lequel il y a des échanges.
Je sais qu'une grande partie de l'industrie est en train de s’organiser pour pouvoir redémarrer avec des plans de continuité et des plans de continuation, avec ses fameux gestes barrières qui seront organisés au sein de toutes les usines. Vraisemblablement, ce seront les entreprises des plus stratégiques, celles qui sont le plus au coeur du tissu productif du pays et qui ont le plus grand taux d’employabilité, qui seront sont favorisées par les pouvoirs publics en matière de redémarrage.
RT France : On imagine peut-être que la saison estivale qui approche à grands pas avec ses nombreux touristes on le sait au Maroc, justifie peut-être un confinement prolongé. Aujourd'hui vous comptez certainement ouvrir les portes, que la situation soit peut être assainie au Maroc pour cette saison estivale ?
Abdelmalek Alaoui : Pour l'instant il n'y a pas d’indication claire ni de communiqué de la part en tout cas de la branche de l'exécutif sur quand est ce que les frontières sont ouvertes.
Mais il faut savoir que nous sommes également dépendants de la réouverture de l'espace Schengen puisqu'une grande partie des touristes qui convergent vers notamment les zones estivale du Royaume arrivent de cette zone Schengen et que pour l'instant on ne voit pas encore la réouverture de ces endroits.
Mais évidemment le secteur du tourisme est une grande préoccupation pour le Maroc, il ya 10 à 13 millions touristes en incluant les Marocains résidant à l'étranger qui viennent chaque année au royaume. Mais il y a aussi un autre facteur qui est important qu'il convient de souligner à ce stade c'est que chaque année, les Marocains lorsqu'ils vont à l'étranger dépenses plus de 2 milliards d'euros dans des destinations étrangères.
Il est vraisemblable qu’une très grande partie de Marocains passent les vacances de cette année dans leur pays. Peut-être, l’occasion de pouvoir le redécouvrir.
RT France : Il y a une grande communauté Marocaine également en France. Des Marocains qui ont sans doute très envie de revenir dans leur pays d'origine cet été. Est-ce qu'il y à quelque chose qui est prévue sur ce point, qui est envisagée à ce stade ?
Abdelmalek Alaoui : Je pense que les autorités sanitaires mais également à des organes de sécurité et puis la chefferie du gouvernement, évidemment sous la tutelle du Palais royal. n'a pas encore donné d'indication claire sur quelle serait la doctrine qui serait appliqué à partir cet été.
Je pense que tout le monde ressent la frustration de nombreux Marocains résidant à l'étranger qui voudraient pouvoir revenir auprès de leurs familles surtout que l'aïd el-kébir arrive, que ce sont des moments de retrouvailles qui sont importants pour les communautés pour qu'elles puissent se retrouver. Mais à ce stade il n'y a pas encore d'indication claire sur ce que seront les trois prochains mois.