Après le départ précipité de Salaheddine Mezouar de la présidence de la CGEM, la question de sa succession se pose. En effet, la confédération ne disposant pas d’un Vice-Président Général, n’a statutairement plus de remplaçant de son Président.
Deux possibilités se présentent ainsi à la CGEM, des élections anticipées pour élire un nouveau bureau ou bien un consensus sur un bureau intérimaire pour la durée restante de l’actuel mandat.
La CGEM se retrouve ce lundi au chômage technique suite au séisme provoqué par le violent communiqué du gouvernement marocain à l’encontre de son président. Mezouar dont les déclarations sur la situation politique en Algérie ont été jugée irréfléchies et irresponsables, a été contraint de déposer sa démission, dimanche 13 octobre.
Une démission qui enfonce la confédération du patronat dans une crise institutionnelle majeure. En effet, les statuts de la confédération stipulent que c’est le Vice-Président Général qui succède au président en cas de démission.
Mais la CGEM n’ayant plus de VP Général, après que Faïçal Mekouar ait claqué la porte, 18 juillet dernier, pour désaccord profond avec son binôme, se retrouve aujourd’hui sans remplaçant du président démissionnaire.
Frileux, peu de patrons voudront la place de Mezouar
C’est un constat général au sein du patronat marocain, le poste de Président de la CGEM est devenu trop risqué pour les hommes d’affaires. Chronophage, les responsabilités viennent souvent aux dépends de leurs affaires, surtout que la PME marocaine repose souvent exclusivement sur son patron. De plus, ils jugent que l’exposition publique du patron de la CGEM n’est pas bénéfique. Il est donc fort probable que les candidats pour remplacer Mezouar ne se bousculeront pas au portillon.
Pour l’élection de 2018, Akhannouch et Said Alej avaient réussi à convaincre la majorité des membres de la CGEM à voter pour le binôme Mezouar/Mekouar. Le premier pour son envergure politique et le second pour son sérieux et ses qualités de fédérateur et de travailleur. Aujourd’hui, il est difficile d’imaginer le même scénario autour d’une personnalité connue rendant l’exercice de la succession davantage plus compliqué.
Solution : Une femme ou un collège d’anciens patron des patrons
A défaut du respect de la parité dans le gouvernement Othmani III, une représentation féminine de la confédération serait un atout pour effacer le passage raté de Mezouar. Et ce ne sont pas les femmes d’affaires qui manquent. On peut en citer entre autres Neila Tazi, Saloua Belekziz, Lamia Tazi...
Une autre piste est également envisageable, un «Advisory Bord» constitué d’un pool d’anciens président de la CGEM, Abderrahim Lahjouji, Hassan Chami, Mohamed Horani et Meriem Bensallah. Un conseil de sages à même d’encaisser le séisme causé par le départ de Mezouar et de remettre sur les railles la confédération.
Alors que le roi Mohammed VI n’a pas cessé d’appeler à l’implication du secteur privé dans les divers chantiers de développement du pays, les membres de la CGEM n’ont pas le choix que de se mettre d’accord rapidement sur le bureau qui va les représenter. Un bureau ayant les compétences nécessaires pour accompagner les orientations royales et honorer les engagements de leur confédération auprès du gouvernement et des acteurs sociaux.