Ce ne sont pas moins de 380 invités venus de France et d’Afrique qui ont fait le déplacement à Dakhla, la perle des provinces du Sud, pour participer aux travaux du Forum d'Affaires Maroc-France. Sept députés en exercice, plusieurs présidents de banques et 140 chefs d’entreprises français ont pu voir de plus près le dynamisme économique exceptionnel que connait l’ensemble de la région Dakhla-Oued Eddahab, en passe de devenir un des plus importants hubs terrestres, maritimes et aériens de l’Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui, face aux appels à l’enclavement et à la misère du Polisario, les populations sahraouis ont choisi l’appel à la prospérité économique partagée, à la liberté de circulation et à l’ouverture sur le monde.
Le succès du deuxième Forum d’Affaires Maroc-France organisé, cette année à Dakhla après celui de Laayoune en 2018, est sans équivoque. 188 investisseurs, 145 sociétés marocaines et 140 entreprises françaises, se sont rencontrés durant deux jours pour découvrir et débattre de l’offre de la région Dakhla-Oued Eddahab. Il faut dire que la région est riche en opportunités dans divers secteurs: pêche et produits de la mer, transformation halieutique, tourisme, transport, logistique et commerce.
La presse nationale et internationale, présente en masse pour couvrir l’évènement, a pu mesurer l’enthousiasme des hommes d’affaires français à l’issue des travaux du forum. Plusieurs témoignages démontrent, en effet, de l’intérêt immédiat que portent ces investisseurs, quant aux multiples attraits économiques de la région et des politiques publiques mise en place en terme d'investissement et du climat des affaires.
Pour comprendre cette dynamique il faut revenir en 2015, l’année qui a vu le lancement par le roi Mohammed VI d’un contrat-programme, suite à l’élaboration par le CESE et les élus des régions concernées d’un nouveau modèle de développement des provinces du sud. Doté d’une enveloppe budgétaire de 77 milliards de dirhams, le contrat-programme royal va donner un élan économique jamais enregistré dans l’histoire moderne du Sahara marocain.
Quatre années plus tard, le contrat-programme royal enregistre un taux de réalisation de 80%. Une performance qui est due principalement à l’implication effective des élus du peuple sahraoui. Et pour cause, le roi Mohammed VI a également tenu à faire également de ce projet la locomotive de la régionalisation avancée et du partenariat public-privé pour l’ensemble du royaume.
En effet, les élus de la région de Dakhla-Oued Eddahab représentés par le président, Ynja Khattat, un ancien membre du Polisario ayant rallié le Maroc au milieu des années 90, ont eu toute la liberté de transformer les grandes lignes de la vision royale en un plan de développement régional (PDR) spécifique.
Pour cela, ils ont été accompagnés par une équipe de consultants marocains, dirigée par deux experts de la transformation des territoires, Choukry Maghnouj et Abdelmounaim Faouzi. Ce partenariat public-privé a porté ses fruits, car il a aidé le conseil régional de libérer ses énergies et de décliner la vision royale, dans un temps record, en un programme détaillé et précis, disposant d’objectifs réalisables et mesurables, respectant les attentes et les ambitions des populations, tout en s’inscrivant dans l’enracinement africain du pays.
Ainsi le plan de développement régional (PDR) de la région Dakhla-Oued Eddahab, présenté dans le détail aux participants du Forum Maroc-France, s’articule autour de quatre moteurs économiques stratégiques :
- 1- Le secteur du tourisme et des services dont le fer de lance est la baie de Dakhla et son affirmation en qualité de destination touristique internationale ;
- Le secteur halieutique et agricole avec l’implantation d’un pôle d’innovation en produits marins et agricoles ;
- Le secteur logistique en démultipliant l’offre multimodale grâce à l’émergence d’un pôle portuaire, des parcs logistiques et la construction de la « West Africa Free Zone », une zone stratégique de commerce ;
- Le secteur aéroportuaire avec le développement d’une offre de nouvelle génération aux normes internationales incluant des services de santé, du shopping et de divertissement.
Doté d’une enveloppe budgétaire de 32 milliards de dirhams (MMDH), ce plan de développement prévoit la réalisation de 129 programmes structurants, tels que la création d'un pôle logistique jouxtant le nouveau port Atlantique à travers la création de ''la West Africa Free Zone'', le renforcement de la connexion aérienne, la mise en place d'un pôle du tourisme écologique sur les deux rives de la baie d’Oued Eddahab et le lancement du centre de formation Dakhla Learning Center (DLC) relevant de la Fondation «Phosboucrâa», dédié à la qualification des compétences, au profit des des jeunes porteurs de projets et chercheurs d’emploi.
Afin de compléter ce PDR, le conseil régional, épaulé par l’équipes des consultants, ont élaboré une feuille de route pour attirer l’investissement privé, basée sur une segmentation de l’offre de valeur du territoire et des profils de partenaires investisseurs potentiels:
- Des projets créateurs d’emplois, accompagnés par des offres de formation professionnelle réalistes dans les secteurs cibles tels que le tourisme, les métiers de la santé, de la logistique, de la distribution et du commerce international;
- Des programmes d’employabilité, de formation et de réinsertion professionnelle dans les métiers du numérique ou de la vente;
- Des programmes d’autonomisation ciblant la population féminine.
Prospérité et ouverture face à la misère et l’enclavement
Dans un documentaire choc portant le titre «De Tindouf à Laâyoune, la route de la dignité» diffusé en avril dernier par la chaine panafricaine Medi1TV, la journaliste espagnole d’origine basque, Patricia Madjidi Juez, avait dévoilé le vrai visage des camps de la misère du Polisario, où sont séquestrés hommes, femmes et enfants. Une situation qui empire avec les difficultés internes dont fait face le sponsor algérien et la fuite en avant des dirigeants du Polisario qui comptabilisent échec après échec.
Le contraste est d’autant plus criant qu’au moment où le Polisario demande aux Nations Unies la fermeture du poste de passage de Guerguret, faisant fi des conditions difficiles des populations séquestrés et des 300 camions qui empruntent quotidiennement le passage pour desservir l’Afrique de l’Ouest, Ynja Khattat, annonçait de Dakhla, la réalisation de deux grands projets de plateformes là Guergarate et Bir Gandouz, pour faciliter les échanges commerciaux avec l’Afrique subsaharienne.
Les provinces du sud du royaume vivent un tournant historique. Les efforts déployés par le Maroc ont doté les populations de ces régions de tous les mécanismes politiques, sociaux et économiques nécessaires pour vivre décemment et librement dans un territoire transformé et stable.