Longtemps figées dans une errance stratégique, les Industries Culturelles et Créatives (ICC) du Maroc amorcent désormais une mutation palpable, s’affirmant, doucement mais sûrement, comme un solide catalyseur de croissance. Ce secteur, sublimé par le rayonnement international du Royaume, éclaire une nouvelle voie, soutenue par la diplomatie fine et la stabilité inébranlable que symbolise le règne du Roi Mohammed VI.
Porté par une dynamique affirmée, ce potentiel s’épanouit progressivement. L’annonce faite par Mehdi Bensaid, ce mardi au Parlement, révélant une augmentation spectaculaire de plus de 100 % des revenus en seulement deux ans, confirme l’élan irréversible des ICC.
Le gouvernement d’Aziz Akhannouch, plaçant l’investissement et l’emploi au cœur de son programme pour la seconde phase de son mandat, détient un atout considérable entre ses mains. Les ICC, véritables levier de développement, elles regorgent d’opportunités économiques, génératrices d’emplois, de devises et d’influence culturelle.
Neila Tazi, infatigable pionnière du secteur, a su déceler dans Mehdi Bensaid un allié de choix lors des récentes Assises des ICC, consolidant ainsi une synergie prometteuse. Le Maroc doit désormais se doter d’une feuille de route à la hauteur de ces ambitions, tout comme il l’a fait pour le sport, afin de capitaliser pleinement sur ce gisement créatif.
Neila Tazi, infatigable ambassadrice au Service des ICC
Dans l’écosystème culturel marocain, Neila Tazi s’impose comme une figure incontournable. Audacieuse et persévérante, elle incarne cette génération de leaders ayant su transformer une ambition personnelle en une véritable stratégie de résidence et de croissance pour tout un secteur.
Fondatrice du Festival d’Essaouira, un événement devenu emblématique, elle a su faire rayonner l'héritage de la musique Gnawa bien au-delà des frontières du Maroc. Ce festival, véritable ambassadeur du soft power marocain, a démontré également que la culture peut être un puissant vecteur de développement économique local. Cependant, Neila Tazi n’a pas limité son action à cet événement. À la présidence de la Fédération des ICC, elle œuvre sans relâche pour structurer cette industrie en lui offrant un cadre professionnel et cohérent.
Lors des récentes Assises des ICC, Mme Tazi défendu bec et ongles la vision où la culture n’est pas seulement un atout symbolique, mais une force économique tangible.
En effet, elle a rappelé que « Nous avons un secteur très prometteur qui, malgré les nombreuses difficultés, a enregistré des succès nationaux et internationaux », tout en soulignant la nécessité de renforcer les partenariats public-privé pour permettre au secteur de se développer davantage. Elle a insisté sur l’importance de changer la perception souvent erronée des ICC : « Le secteur culturel, souvent perçu comme "associatif" et non comme une industrie, a une réelle vocation économique. Nous devons changer cette image. Les ICC ont un impact significatif sur l’emploi et l’économie sociale du pays ».
Mehdi Bensaid, fraîcheur et dynamise au service des ICC
Mehdi Bensaid, jeune ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, partage la vision de Mme Neila Tazi, celle d’un Maroc où les ICC jouent un rôle économique majeur. Energique et ambitieux, il a fait de la cinématographie un axe stratégique central pour le développement des ICC.
Les résultats sont parlants : en l’espace de deux ans, les revenus générés par les tournages internationaux au Maroc ont doublé, passant de 50 millions à 102 millions de dollars entre 2021 et 2023. Cette réussite s’appuie sur une politique volontariste qui associe soutien public et promotion internationale, positionnant le Maroc comme une destination privilégiée pour les productions cinématographiques. Le ministre ambitionne d’ici 2030 de capter entre 0,5 et 1 % des investissements mondiaux dans le secteur, soit environ 300 millions de dollars, preuve que les ICC peuvent devenir un pilier essentiel de l’économie nationale.
Retombées économiques et culturelles
Le Maroc dispose désormais de nombreux atouts dans les ICC : une diversité de paysages, des infrastructures techniques modernes, une main-d’œuvre qualifiée, et une stabilité politique reconnue. Ces éléments favorisent non seulement la croissance du secteur, mais aussi son impact économique direct. En effet, les ICC contribuent de plus en plus à la croissance nationale et à l’employabilité, avec une augmentation de 20 % des emplois déclarés dans le secteur.
Au-delà des chiffres, les productions internationales en sol marocain participent également à un transfert de compétences essentiel pour l’avenir. Ces collaborations renforcent non seulement l’image du Maroc à l’étranger, mais stimulent également des secteurs connexes tels que le tourisme, tout en affirmant la place du Royaume comme acteur clé du soft power culturel.
Il n'y a pas que le Cinéma
Malgré ces progrès, de nombreux défis subsistent. L’accès au financement pour les créateurs reste un obstacle majeur, tout comme la nécessité de trouver un équilibre entre préservation du patrimoine culturel et intégration des innovations. Par ailleurs, il est impératif de diversifier les ICC au-delà du cinéma, en soutenant activement d’autres secteurs comme la musique, les arts visuels, ou encore l’édition.