Il s'agit d'un concept innovant, audacieux et ambitieux de l'APEBI pour remédier à la rareté des profils qui menace la compétitivité des entreprises. Et c'est grâce au concours de l'ANAPEC et la toute nouvelle #ADD que va naitre le CQP, Certificat de Qualification Professionnelle, un cercle vertueux de formation et d'insertion de jeunes diplômés scientifiques.
Le 4 mars dernier, l’APEBI et l’ANAPEC ont tenu au Technopark de Casablanca une réunion d’information pour débattre des solutions susceptibles de remédier à la rareté des profils IT au Maroc. Les deux institutions ont signé à l'issue de cette rencontre, avec le concours de l'Agence du Digitale, une convention qui va non seulement permettre une formation de pointe aux public concerné mais également un accompagnement spécifique pour une rapide insertion professionnelle.
Il est à rappeler que chaque année, plus de 600 ingénieurs quittent le Maroc pour aller travailler sous d’autres cieux. Un phénomène qui s'est accéléré les derniers mois en raison de la demande mondiale croissante des profils digitaux qualifiés. L'impact sur le marché national commence à se faire sentir et la pénurie des profils IT s'est durablement installée, malgré les 8.000 profils IT formés par an. Pire, la fuite des cerveaux hypothèque les chances de réussite de la transformation digitale, matrice de la révolution industrielle qui s'annonce.
Lors de la rencontre du 4 mars dernier à Casablanca, la Présidente de l’APEBI, Saloua Karkri-Belkeziz, tout en rappelant les chiffres des départs d'ingénieurs marocains à l'étranger, a affirmé que « Les grands opérateurs IT estiment que 3 entreprises étrangères viennent tous les 15 jours pour recruter une dizaine d’ingénieurs marocains. Il y a un grand manque de ressources humaines dans le secteur des nouvelles technologies. La situation est inquiétante. ».
Pour surmonter cette situation que la Fédération marocaine des technologies de l'information de télécommunication et de l'offshoring (APEBI) et l’Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC) ont accéléré la naissance d'un dispositif qui vise, d'une part, à former plus de compétences marocaines et d'autres part de recruter des profils étrangers.
A la demande de l’APEBI, l’ANAPEC a décidé d’ouvrir le marché de l’emploi IT à des compétences étrangères de niveau bac+5 en informatique, lorsqu’il y a un manque de compétences marocaines. Un ressortissant étranger pour être recruté devra suivre un processus en ligne sur le site Taechir.travail.gov.ma pour l'obtention de l'attestation d’activité de l'ANAPEC et le visa du ministère du Travail. La durée et les frais de visa ont été revus également à la baisse. Le second volet de la convention concerne le renforcement des capacités d’emploi du marché marocain avec le lancement du certificat de qualification professionnelle (CQP) de développeur en nouvelles technologies.
Piocher dans la réserve existante des BAC+3
Cette certification s’adresse aux jeunes issus du système scolaire universitaire Bac+3 diplômés des filières scientifiques et les demandeurs d'emploi inscrits à l'ANAPEC. Cette dernière se chargera de la sélection, du financement des actions de formes et de l’insertion professionnelle. D’après Abdelmounaim El Madani, Directeur Général de l’ANAPEC, « les ressources humaines dans le secteur des technologies de l’information se font rares. C’est une situation aberrante pour un secteur stratégique et producteur. Pour combler ce déficit, nous avons décidé en concertation avec l’APEBI de lancer le certificat CQP qui permettra aux professionnels de répondre immédiatement à leurs besoins ». Selon l’ANAPEC, 2.000 diplômés BAC+3 scientifiques sont disponibles immédiatement. Grâce à ce certificat, les métiers sous tension pourront disposer de profils adaptés à leurs besoins. D’une durée de 9 mois, la formation sera en alternance (3 mois en entreprise) et comprendra cinq unités. Dans une première phase, elle sera lancée à titre pilote dans cinq régions prioritaires : Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra, Souss-Massa, Fès-Meknès et le Nord, avant d’être étendue aux 12 régions. Le Maroc arrivera-t-il ainsi à combler son déficit ou bien devra-t-il mettre en place d’autres mécanismes ?