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Les Émirats arabes unis suspendent la délivrance de visas pour les Jordaniens

Après l’annonce du Royaume-unis de l’arrêt du système de voyage sans visa pour les ressortissants jordaniens, les Émirats arabes unis (EAU) suspendent la délivrance de visas pour les ressortissants jordaniens, sans aucune annonce officielle préalable, en toile de fond la guerre à Gaza et au Liban.

Les Émirats arabes unis ont brusquement suspendu la délivrance de visas pour les citoyens jordaniens, sans fournir d’explication officielle. Cette décision a pris de court les agences de voyage et les touristes, provoquant l’annulation de nombreux projets de voyage et soulevant des inquiétudes quant aux relations bilatérales entre les deux pays.

Selon une source proche du dossier citée par les médias jordaniens, les autorités émiraties auraient évoqué un « dysfonctionnement du système » pour justifier cette interruption soudaine. Cependant, l’absence de communication officielle alimente les spéculations sur les véritables raisons de cette suspension.

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Les agences de voyage, prises au dépourvu, ont dû informer leurs clients :avec ces termes : « Nous regrettons de vous informer que toutes les demandes de visa pour les EAU émanant de citoyens jordaniens sont actuellement rejetées. Nous attendons des éclaircissements de la part des autorités d’immigration des EAU concernant cette situation. »

Cette suspension soudaine soulève de nombreuses questions et inquiétudes. Les relations entre la Jordanie et les Émirats arabes unis ont généralement été cordiales, et les deux pays entretiennent des liens économiques et diplomatiques importants. Les EAU sont une destination prisée par de nombreux Jordaniens, que ce soit pour le tourisme, les affaires ou le travail.

Abu Dhabi a emboîté le pas de Londres

Le Royaume-Uni avaient annoncé début septembre la suppression du système de voyage sans visa, appelé Autorisation électronique de voyage (Electronic Travel Authorisation – ETA) pour les Jordaniens. Il permettait aux visiteurs de faire des visites multiples au Royaume-Uni pendant deux ans, moyennant un coût de 10 £. Cependant, Yvette Cooper, la ministre de l’Intérieur britannique, a justifié cette décision par une « augmentation significative et soutenue des demandes d’asile » et un taux élevé de refus à la frontière depuis la levée de l’obligation de visa en février 2024.

Le programme ETA a été initialement lancé en octobre 2023 pour le Qatar et étendu à d’autres pays du Golfe, dont la Jordanie en février 2024. Toutefois, les autorités britanniques ont observé une forte augmentation des Jordaniens utilisant ce système pour demander l’asile, notamment à la frontière irlandaise, ce qui a mis sous pression les capacités opérationnelles de la frontière.

Les chiffres sont éloquents : les refus à la frontière sont passés de 22 au premier trimestre 2024 à 463 au deuxième trimestre. Les demandes d’asile ont également connu une hausse spectaculaire, passant de 17 fin 2023 à 261 au deuxième trimestre 2024.

Le programme ETA sera toutefois étendu à d’autres nationalités en novembre 2024 et à partir de janvier 2025, tandis qu’il s’appliquera aux Européens à partir d’avril 2025.

Situation explosive aux frontières israéliennes, au Liban et en Iran

La suspension soudaine de la délivrance de visas aux Jordaniens par les Émirats arabes unis s’inscrit dans un contexte régional de plus en plus tendu. Alors que le Moyen-Orient est au bord d’un embrasement majeur, avec l’escalade des tensions à Gaza, l’assassinat d’un leader du Hezbollah, la menace d’une invasion israélienne au sud du Liban et le risque d’une riposte iranienne, cette décision des EAU pourrait être interprétée comme une mesure préventive face à l’instabilité croissante.

La Jordanie, voisine d’Israël et de la Syrie, pourrait se trouver indirectement affectée par une éventuelle escalade du conflit. Dans ce contexte, la restriction des mouvements de population pourrait être vue comme une tentative des EAU de se protéger contre d’éventuels flux migratoires ou risques sécuritaires. Cependant, cette mesure risque également d’exacerber les tensions diplomatiques dans une région déjà fragilisée, soulignant la complexité des relations interarabes face aux défis sécuritaires actuels.

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