Nourredine Miftah claque la porte du bureau de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux

Nourredine Miftah a annoncé sur son compte Facebook avoir démissionné samedi du bureau de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux. Le fondateur de l'hebdomadaire arabophone Al Ayam, a justifié sa décision par son profond désaccord avec les orientations de la direction de la fédération devenues incompatibles avec les principes et les valeurs professionnelles et éthiques auxquelles il crois.

L’écosystème médiatique connait de véritables chamboulements, principalement depuis la sortie marquante du paysage politico-médiatique de l’ancien homme fort du PAM, Ilyas El Omari. Ce dernier jouait un rôle central dans l’animation et le financement d’une partie des supports de presse de la place.

Avec l’assèchement des budgets publicitaires et la frivolité du capital à investir dans les médias, l’offre médiatique s’est beaucoup appauvrie et les opérateurs vivent depuis, au moins 2015, une dépression sans précédant.

Nourredine Miftah un vétéran de la presse marocaine, qui a cédé décembre 2018, sa place de président de la FMEJ, à Bahia Amrani, directrice de publication de l’hebdomadaire «Le Reporter» en, vient de lancer un pavé dans la mare.

«J’ai décidé hier de démissionner du bureau de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux en raison d'un profond désaccord sur les orientations de la direction de la fédération devenue incompatibles avec les principes et les valeurs professionnels et éthiques auxquelles je crois.», a-t-il écrit samedi matin sur son compte Facebook.

Miftah affirme dans son coup de sang que la crise économique du secteur de la presse n’est pas une excuse de prostration. Et que réduire le combat du secteur à la simple recherche de plus de ressources financières publiques, de quelque manière que ce soit, constitue une menace sérieuse pour le rôle sociétal et la responsabilité sociale de toute forme de journalisme qui mérite cette appellation.

Combattre la corruption dans le journalisme, affronter la médiocratie, rester ferme face à l’arrivisme médiatique et l’escroquerie professionnelle sont la solution pour sortir de cette agonie que connait notre presse, mais cette solution me paraît lointaine si le mal a atteint le médecin censé administrer le remède, a alerté Nourredine Miftah.

«L’Express du Washington Post qui s’est arrêté de paraître la semaine dernière tout en licenciant son personnel a publié en Une de son dernier numéro le message suivant : "Profitez de vos minables téléphones". Toute ma crainte est que c’est le contraire qui nous arrivera, quand la société nous dira, si nous continuons à hésiter et à patauger : Profitez de vos journaux méprisables.», conclut l’ancien président de la FMEJ.

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