Avec un riche mois d’octobre qui connaîtra une réunion cruciale du Conseil de sécurité, précédée il y a deux jours par le rapport du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et un mois de novembre qui sera rythmé par un important discours royal à l’occasion du 43ème anniversaire de la Marche Verte, tous les yeux seront braqués sur le mois de décembre qui verra la réunion, les 4 et 5 à Genève, d’une table ronde qui permettra une reprise des pourparlers entre parties intéressées et concernées, afin «d’échanger les vues sur les derniers développements et sur le processus politique, mené sous les auspices exclusifs de l’ONU, et d’examiner les aspects régionaux de ce différend». Ces pourparlers proposés par l’ONU sur le Sahara, arriveront-ils à sortir de l’impasse un dossier qui perdure depuis plus de quatre décennies. L’accord du Maroc et du Polisario d’y assister est un signe encourageant, mais que feront l’Algérie et la Mauritanie, en froid avec le Maroc sur ce sujet depuis des années ?
Le dernier rapport d’Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU sur le Sahara et l’invitation envoyée nommément aux pays concernés par son émissaire, ont sonné le glas des jeux de cache-cache, de guerre médiatique et de pantins. Le Maroc qui a toujours prôné pour une solution politique a accepté l’invitation envoyée par Horst Köhler, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, pour une table ronde sur la question à Genève. Le Polisario a répondu présent également tandis que le Mauritanie et l’Algérie n’ont pas encore répondu et se complaisent dans leur silence.
Le gouvernement marocain a accepté de se rendre à cette réunion dans la mesure où «l’Algérie et la Mauritanie ont été également invitées», surtout qu’Antonio Guterres les «appelle instamment à répondre positivement, de bonne foi et sans conditions préalables » à cette invitation.
Outre l’Atlantique, Colin Stewart, chef de la MINURSO est arrivé à New York en début de semaine pour faire un exposé « technique » sur le dossier du Sahara devant le Conseil de sécurité. Un exposé qui intervient après qu’Antonio Guterres ait recommandé la prolongation du mandat de la MINURSO jusqu’au 31 octobre 2019. La même proposition que la dernière fois, mais qui n’avait pas été retenue par le Conseil de sécurité et surtout les Etats-Unis qui poussent pour une solution pacifique. Le passage de Colin Stewart devant le Conseil de sécurité intervient aussi avant la fin du mandat de la MINURSO le 29 octobre prochain. Selon des sources concordantes, Colin Stewart devrait aborder les violations par le Polisario de l’accord du cessez-le-feu dans la zone tampon, l’actuel mandat de la MINURSO et l’éventualité de la suspension par les Etats-Unis de leur contribution à cette mission. La volonté réitérée des dirigeants du Polisario de rencontrer le chef de la MINURSO dans des localités de la zone tampon sera aussi évoquée. Le 29 octobre au plus tard, le Conseil de sécurité devra adopter donc une résolution sur ce dossier.
Les bruits de couloir au siège des Nations-Unies à New York font pencher la balance pour une extension du mandat de la MINURSO de six mois supplémentaires. Le temps de préparer les conditions favorables à une solution politique.
Les 4 et 5 décembre prochain à Genève, la table ronde permettra une reprise des pourparlers et «d’échanger les vues sur les derniers développements et sur le processus politique, mené sous les auspices exclusifs de l’ONU, et d’examiner les aspects régionaux de ce différend». Dans son rapport, Guterres a relevé les «développements positifs» de l’attitude du Polisario et la disposition de l’Algérie et de la Mauritanie à jouer «un rôle plus actif» dans ce dossier. Des signes qui laissent un faible espoir de parvenir à une solution politique après que le dossier se soit enlisé depuis des années, sachant qu’Alger et Nouakchott nous ont habitués à des revirements de position à chaque fois que des solutions concrètes pointaient à l’horizon.
Si les influences et autres pressions de Washington et Paris ne sont jamais loin de ce dossier, c’est le cap royal qui sera donné le 6 novembre 2018 qui rythmera ces différents agendas dans le cadre de l’intégrité territoriale du Maroc et dans le respect de sa souveraineté.
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