Décidément, les pratiques frauduleuses de Mohamed Al-Amoudi, architecte de la plus grande faillite de l’histoire industrielle du Royaume, éclatent au grand jour, l’une après l’autre. Après le choc de la révélation du niveau stratosphérique des dettes de la Samir -unique raffinerie du Maroc- atteignant 50 milliards de DH dont 13 milliards aux Douanes, 10 milliards à des banques marocaines et 20 milliards à des créanciers étrangers, et l’opération de chantage au gouvernement marocain en arrêtant les activités de raffinage en août 2015 coïncidant avec la visite privée du Roi Salmane Ben Abdelaziz à Tanger, en plus de l’achat illégal du pétrole iranien faisant réagir l’US Embassy à Rabat, Mohammed Al-Amoudi s’est également permis le luxe de blanchir du brut volé en provenance du Nigéria et du Ghana.
Ce scandale a éclaté suite à la publication des conclusions d’investigations recueillies auprès des marines du Nigéria et du Ghana. Ses conclusions publiées dans un long rapport du très sérieux think tank américain Atlantic Council, le « Downstream Oil Theft » dont LE1 a eu connaissance, montrent que tout un système de blanchiment de brut existe depuis plus d’une décennie et concerne une vaste région qui s’étale du Nigeria au Ghana en longeant les côtes ouest-africaine, jusqu’au Maroc.
«Downstream Oil Theft» nous apprend que la principale plateforme de ce trafic de masse se trouve au Ghana, et plus exactement dans le champ de Saltpond qui est exploité par le consortium Saltpond Offshore Production Company Limited (SOPCL) composé de l’américain International Energy et de la Ghana National Oil Company (GNPC), la société publique du pétrole.
Le rapport indique que l’or noir volé au Nigéria est souvent transporté par des navires illégaux sur le champ Saltpond où il est mélangé au produit local pour ensuite être redirigé vers des raffineries en Italie et à la raffinerie de Mohammedia, la SAMIR. Par conséquent, Al-Amoudi réussissait à faire blanchir ces cargaisons de pétrole volé, acheté d’ailleurs à des prix très bas, en facturant la SAMIR aux cours du prix du baril de pétrole officiel en devise, au profit des sociétés écrans qu’il détenait, réalisant au pâssage des plus-values considérables, hypothéquant année après année l’avenir de la seule raffinerie du Maroc.
Ces pratiques de blanchiment du pétrole détourné, Al-Amoudi en a fait une spécialité et un business parallèle engendrant des plus values importantes nettes d’impôt. Il a, en effet, et à plusieurs reprises, acheté du pétrole iranien, quand l’Iran était sous embargo international. Et ce sont les autorités américaines, à travers leur ambassade à Rabat, qui avaient alerté sur les pratiques frauduleuses d’Al-Amoudi en haute mer, pour empêcher l’entrée du pétrole iranien au Maroc.
En effet, en 2013, preuves à l’appui, le Chargé d’affaires de l’ambassade des Etats-Unis au Maroc, David Green, s’était entretenu avec Nasser Bourita, alors Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, pour l’informer que le navire «Zallag», transportant du pétrole iranien au profit de la SAMIR, devait arriver au port de Mohammedia le 30 avril de la même année.
Al-Amoudi, qui traîne désormais des casseroles partout où il a investi, laisse au Maroc une raffinerie vieillotte, surendettée, presque invendable alors que durant plus d’un demi-siècle, ce fleuron de l’industrie marocaine post-indépendance, a représenté le nec plus ultra du savoir-faire technologique marocain.
Al-Amoudi, qui traîne désormais des casseroles partout où il a investi, laisse au Maroc une raffinerie vieillotte, surendettée, presque invendable alors que durant plus d’un demi-siècle ce fut le fleuron de l’industrie marocaine post-indépendance. Heureusement, le royaume, sous l’impulsion personnelle et effective de Mohammed VI, a su anticiper et sécuriser les besoins énergétiques du pays par la mise en œuvre d’une stratégie proactive visant à en garantir l’indépendance et la diversification.
LE1