Des officiers marocains de la marine marchande ont été enlevés par des pirates nigérians au large de l'île de Principe au sud-est du Nigeria dans le gofe de Bonny. Au nombre de trois, ils faisaient partie d’un équipage comprenant cinq membres et naviguaient à bord du cargo Oya1 battant pavillon panaméen.
Il s’agit de Ahmed Janani, directeur commercial de Grimaldi Group, Abdelkader Benhala, et d’un troisième officier dont l’identité n’a pas été révélée. Selon World Maritime News, le kidnapping a eu lieu le lundi 31 juillet. L’incident a été signalé à la marine nigériane qui a effectué un contrôle à bord du navire et constaté que certains membres de l’équipage manquaient. Les autorités nigérianes ont remorqué le navire à destination d’un port sûr pour enquête.
Les pirates, qui ont pris une destination inconnue après l’enlèvement, n’ont jusqu’ici pas fait connaître leurs revendications. L'attaque a été confirmée par IMB Piratage Reporting Center qui a précisé que «l'incident a été signalé à la marine nigériane qui a vite réagi en localisant le navire, tout en confirmant que certains membres de l’équipage manquaient.»
Le ministère marocain des affaires étrangères et de la coopération internationale a été saisi du dossier.
Le navire Oya1, construit en 1986, est un cargo battant pavillon albanais (parfois panaméen). Il est exploité par une société congolaise immatriculée à Pointe-Noire, capitale économique de la République du Congo.
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Note historique :
En 1970, dans la guerre du Biafra, Pierre Messmer, le ministre français de la Défense et Jacques Foccart, monsieur Afrique à l’Elysée, aidés par le trafiquant Pau Favier, ont pris attache avec les indépendantistes nigérians aux dépens du pouvoir central de Lagos. Ils leurs livraient secrètement des armes via le Portugal contre l’avis du ministre français des Affaires étrangères, Maurice Couve de Murville mais avec l’aval du président Georges Pompidou. Les livraisons françaises arrivaient la nuit par des avions qui survolaient un certain nombre de pays qui désapprouvaient ces livraisons. C’est le cas du Maroc, qui ne leur accorde pas d’autorisation de survol, et s’en plaint officiellement au Quai d’Orsay. Le Colonel Bouazza Boulhimez, commandant de la gendarmerie royale et le Commandant Hamidou Laanigri, ont joué un rôle clé dans cette crise.