La presse israélienne révèle ce mercredi, que l'ancien premier ministre israélien empêtré dans plusieurs affaires de corruption, a entamé des négociations de peine avec le procureur général. Netanyahu ne veut ni emprisonnement, ni disgrâce. Selon le quotidien Maariv, les pourparlers ont échoué.
Ces dernières semaines, des contacts ont eu lieu entre Benjamin Netanyahu et le bureau du procureur de l'État au sujet d'un accord de négociation de peine dans le procès contre l'ancien Premier ministre, affirment plusieurs sources médiatiques israéliennes. Les discussions entre les représentants des deux parties se sont déroulées dans le plus grand secret et ont duré plusieurs semaines.
Le quotidien Maariv a affirmé que les pourparlers ont échoué en raison du refus de Netanyahu de céder sur ses conditions notamment retirer de la a condamnation la reconnaissance complète de la culpabilité et de la faute morale, ainsi que la peine de prison avec sursis assortie d'une amende substantielle, que le procureur général aurait exigé. Un tel aveu rendrait l'ancien Premier ministre inéligible à la fonction publique pendant plusieurs années, et pourrait mettre fin à sa carrière politique.
La même source indique que Netanyahu avait délibérément entamé ces négociations, pensant faire pression sur le procureur général Avichai Mandelblit. Netanyahu tablait sur le fait que Mandelblit, qui était disposé à l'écouter, souhaitait terminer son mandat avec un «casier vierge» et que le court délai avant son départ à la retraite pourrait exercer la pression nécessaire à la conclusion d'un accord.
Avichai Mandelblit part en effet en retraite le 1er février, après six ans dans le poste, et a exclu tout de prolongement de son mandat malgré l'absence de remplaçant, affirme The Time of Israël.
Suite à ces révélations, le bureau du procureur de l'État a déclaré qu'il ne ferait pas de commentaire spécifique sur cette affaire.
«Par principe, nous ne répondons pas aux questions concernant les conversations avec les avocats de la défense, qu'elles aient eu lieu ou non. Cela ne confirme ni ne dément rien de ce qui a été allégué», peut-on lire dans la déclaration.
Ce n'est pas la première fois que Netanyahu tente de conclure un accord pour empêcher ou mettre fin à son procès. En 2019, il aurait sollicité une grâce présidentielle en vertu de laquelle il se verrait accorder la clémence par le prochain Premier ministre s'il devait quitter son poste et la scène politique, souligne The Time of Israel.
De quoi Netanyahu est-il accusé ?
Affaire 1000 - Affaire dite des cadeaux :
Netanyahu est accusé d'avoir reçu de cadeaux des hommes d'affaires Arnon Milchen et James Packer pour une valeur d'environ 225.000 dollars, alors qu'il était Premier ministre. Les principaux cadeaux étaient des cigares, des caisses de champagne et des bijoux.
En contrepartie Netanyahu a agi en faveur de Milchen dans trois affaires, dans lesquelles l'homme d'affaires a demandé son intervention :
- il a approché le secrétaire d'État américain John Kerry pour prolonger son visa,
- il a approché le ministre des Finances Yair Lapid pour prolonger l'exemption d'une taxe pour les résidents de retour au pays,
- il a œuvré à la promotion d'une fusion entre les chaînes de télévision «Keshet» et «Reshet» - ostensiblement à la demande de Milchen.
Selon l'action en justice, ces actes ont porté atteinte à l'image du service public et à la confiance de la population à son égard.
Dans cette affaire, Netanyahu est accusé de fraude et d'abus de confiance.
Affaire 2000 - Affaire dite Netanyahu-Mozes :
L'affaire porte sur les pourparlers entre Netanyahu et l'éditeur du Yedioth Ahronoth, Arnon "Noni" Mozes pour acheté le soutien du plus puissant quotidien de l'Etat hébreu. C'est Mozes qui aurait proposé le deal.
Le Parquet aurait proposé un compromis évitant au puissant patron du Yediot Aharonot d'écoper d'une peine de prison, tout en exigeant que le terme de corruption figure dans ce compromis, ce que Mozes a refusé. Le Parquet ne peut céder sur ce point, car cela viderait de leur contenu les accusations portées contre l’ex-Premier ministre dans ce dossier traitant des relations entre presse et pouvoir, a écrit l'Observateur en janvier 2017.
D'un autre côté, le médiateur serait convaincu que Netanyahu n'avait pas l'intention de conclure l'accord de corruption, mais qu'il a poursuivi les discussions avec Mozes pour améliorer sa couverture dans le groupe Yedioth.
Dans cette affaire, Netanyahu est accusé de fraude et d'abus de confiance.
Affaire 4000 - Affaire dite Bezeq-Walla :
L'affaire la plus grave pour le Premier ministre concerne des avantages réglementaires d'une valeur de plusieurs centaines de millions de shekels, que Netanyahu aurait accordés à Elowitz. En retour, selon l'acte d'accusation, Elovich a agi pour fausser la couverture du site Web Walla ! qui était sous son contrôle.
Dans cette affaire, Netanyahu est accusé de corruption.