Le 5 novembre 2024, l’Algérie a suspendu toutes les domiciliations d’importation depuis la France et les opérations d’exportation vers ce pays, marquant un nouveau chapitre dans la crise diplomatique avec Paris.
Sur fond de crise diplomatique avec Paris, l’Algérie semble avoir franchi un nouveau pas en restreignant les échanges commerciaux avec la France. Lundi 4 novembre, l’Association professionnelle algérienne des banques et des établissements financiers (Abef) a réuni les banques locales pour une annonce verbale d'importance : les opérations d'importation et d'exportation entre l'Algérie et la France sont désormais suspendues, sans toutefois qu'aucune note officielle n’ait été publiée pour confirmer cette directive.
Bien que l'Abef ne détienne pas, en principe, l'autorité formelle pour imposer une telle mesure, la réunion a semé la confusion et l’inquiétude. Un document non authentifié circulant parmi la communauté française en Algérie résume les propos tenus lors de cette réunion, alimentant les pires craintes sur une possible rupture commerciale officielle entre les deux pays.
Alors que la situation demeure floue en l'absence d'un communiqué officiel, une confirmation de cette directive pourrait signifier une suspension totale des relations commerciales entre l'Algérie et la France, signe d'une escalade sans précédent entre les deux nations.
Toutefois, l’ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, confirme cette décision, expliquant qu'elle intervient dans un contexte tendu, exacerbé fin juillet par la reconnaissance par Emmanuel Macron de la souveraineté marocaine sur le Sahara.
Selon Xavier Driencourt, l’Algérie «remercie» la France en bloquant les échanges commerciaux bilatéraux, ajoutant sur le réseau social X : « Nous sommes décidément aveugles ». La suspension concerne toutes les transactions postérieures au 4 novembre.
Ce gel des échanges intervient après d’autres mesures de rétorsion algériennes. En octobre, l’Algérie a exclu le blé français de ses appels d’offres pour 500 000 tonnes de céréales, marquant un recul de 80 % des exportations céréalières françaises vers son ancien département en 2023.
Cette mesure de suspension se rajoute à une série de tensions diplomatiques depuis que la France a reconnu la souveraineté du Royaume sur son Sahara et soutenu le plan marocain d’autonomie, qualifié de « seule base » pour une résolution du conflit par Paris.
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