À Nice, l’Afrique accorde sa voix à l’océan – le Roi Mohammed VI façonne l’architecture d’une souveraineté bleue continentale

L’Histoire retiendra peut-être que c’est sur les rives de la Méditerranée, à Nice, que l’Afrique maritime a su s’unir pour parler d’une seule voix. Co-présidé par SAR la Princesse Lalla Hasnaa, Représentante du Roi Mohammed VI, et le Président français Emmanuel Macron, le sommet «L’Afrique pour l’Océan», tenu dans le cadre de la troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC3), s’est imposé comme un tournant dans la gouvernance des océans et la diplomatie climatique du continent.

Un leadership royal salué unanimement

À l’unisson, les responsables africains présents ont rendu un vibrant hommage au leadership du Roi Mohammed VI, qui, dans un Message Royal de haute portée, a appelé à une mobilisation collective pour faire de l’océan un levier de développement durable, de souveraineté économique et de solidarité inter-africaine.

Le Vice-Président du Libéria, Jeremiah Koung, a exprimé la «profonde reconnaissance» de son pays pour les «propos inspirants» contenus dans le message royal, saluant l’engagement constant du Souverain en faveur de la préservation des océans et rappelant le partenariat de longue date qui lie le Libéria au Royaume.

Son homologue équato-guinéen, Simeon Oyono Angue, a lui aussi tenu à souligner le «rôle déterminant» du Maroc, affirmant que le Royaume incarne «un véritable modèle de coopération Sud-Sud», et saluant une initiative qui démontre que «nous n’avons qu’un seul océan et une seule planète à préserver».

La voix bleue de l’Afrique : de la dispersion à l’unité

Le sommet aura permis à l’Afrique de franchir un cap : celui de l’unité autour de l’océan. Pour le Premier ministre mauricien, Navinchandra Ramgoolam, il s’agit d’un «premier pas pour l’Atlantique» en vue de bâtir une «stratégie océanographique coordonnée». Selon lui, le Maroc joue un rôle de catalyseur en rassemblant les dirigeants africains autour d’une ambition commune.

Même constat pour la ministre congolaise de l’Environnement, Arlette Soudan-Nonault, qui a salué le «rôle unificateur» du Royaume. Elle a souligné la continuité de l’action marocaine : après les écosystèmes terrestres et l’économie verte, le Maroc engage désormais l’Afrique sur la voie de l’économie bleue, plaçant la préservation des écosystèmes marins au cœur de l’agenda continental.

Une initiative marocaine, une ambition africaine

Porté par la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement, ce sommet vient prolonger une série d’initiatives marocaines structurantes : de la COP22 à Marrakech aux actions diplomatiques en faveur du climat et de la biodiversité. Le Maroc fait le pont entre les États insulaires et continentaux, entre les nations côtières et enclavées, en promouvant une connectivité maritime équitable et durable.

Le ministre ivoirien de l’Environnement, Jacques Assahoré Konan, y voit «une mobilisation historique». Selon lui, c’est la première fois que l’Afrique s’organise de manière concertée pour «faire entendre sa voix bleue». Cette voix, jusque-là dispersée dans les négociations internationales, trouve aujourd’hui une harmonie diplomatique nouvelle grâce au Maroc.

Vers une diplomatie océanique panafricaine

Au-delà de l’événement, l’impact géopolitique est majeur : l’Afrique affirme une diplomatie océanique fondée sur la souveraineté, la solidarité Sud-Sud, et la responsabilisation écologique. En présence du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et de nombreux chefs d’État africains, l’appel royal a agi comme un élément de convergence entre diplomatie environnementale et géostratégie maritime.

Les thématiques abordées – gouvernance des ressources halieutiques, infrastructures résilientes, financements bleus – esquissent les contours d’une stratégie océanique africaine ambitieuse, inclusive, et portée par une volonté politique affirmée.

Par son initiative, le Maroc confirme sa place en tant que pays-pivot du multilatéralisme africain, et le Roi Mohammed VI, comme un artisan des convergences et éclaireur de possibles pour un continent à la croisée des défis écologiques et économiques. «L’Afrique pour l’Océan» n’est pas un sommet de plus, c’est une déclaration de maturité géopolitique.

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