Abdeslam Ahizoune laisse ouverte la possibilité d’un retour dans les affaires

Après plus de quatre décennies de carrière, dont vingt-sept années à la tête de Maroc Telecom, Abdeslam Ahizoune continue de susciter l’attention des observateurs économiques.
Jeune Afrique a raporté dans un papier publié le 26 septembre, l’ancien président du directoire a refusé de préciser ses projets, déclarant simplement : « Pour l’instant, je ne peux rien vous dire. » Une phrase qui, sans annoncer quoi que ce soit, entretient la spéculation sur une éventuelle réapparition dans le monde des affaires.

Une trajectoire marquée par la longévité

Né en 1955, Abdeslam Ahizoune a accompagné plusieurs étapes de la modernisation du secteur des télécommunications au Maroc. Ancien ministre, il a dirigé Maroc Telecom depuis sa privatisation partielle jusqu’à son expansion sur le continent africain.

Son mandat s’est distingué par une forte rentabilité de l’entreprise et un positionnement régional solide, mais aussi par des critiques récurrentes concernant le manque de concurrence, la centralisation des décisions et des tensions prolongées avec d’autres opérateurs du secteur.

Le changement de direction opéré en février 2025, avec la nomination de Mohamed Benchaâboun, a marqué la fin d’un cycle pour l’opérateur historique.

Un actif familial en croissance

En parallèle de sa carrière institutionnelle, Abdeslam Ahizoune a fondé en 2014 Ayzya Holding, devenue Rhades. Cette structure regroupe les intérêts économiques de la famille et détient notamment Arma, entreprise de collecte et de recyclage des déchets présente dans une trentaine de villes marocaines.

Dirigée par Youssef Ahizoune, le fils du fondateur, Arma s’est développée sur le marché africain, notamment en Côte d’Ivoire, et a réalisé un chiffre d’affaires dépassant le milliard de dirhams en 2024.

Rhades s’est par ailleurs diversifiée dans la plasturgie, la brosserie industrielle et l’agriculture de précision, à travers plusieurs acquisitions ciblées.

Un acteur publique discret mais toujours présent

Bien qu’il se soit officiellement retiré de la direction d’entreprise, Abdeslam Ahizoune conserve une influence dans différents domaines. Il préside la Fédération royale marocaine d’athlétisme depuis 2006 et le festival Mawazine depuis 2015.

Ces deux fonctions ont également suscité des critiques, portant sur les performances sportives modestes enregistrées par la fédération et sur la gestion budgétaire du festival, souvent perçue comme trop lourde.

Ces responsabilités montrent néanmoins que l’ancien dirigeant demeure inséré dans les réseaux institutionnels et culturels du pays.

Des critiques persistantes

La fin de son mandat à Maroc Telecom a été précédée d’un climat de tension autour de plusieurs dossiers :

  • les condamnations pour pratiques anticoncurrentielles liées au différend avec Inwi,
  • les accusations de concentration excessive de pouvoir,
  • et les critiques sur le rythme d’investissement dans la fibre optique et la transformation numérique.

Ces éléments ont nourri l’idée d’un modèle de gouvernance en bout de cycle, sans toutefois entamer la reconnaissance de son rôle dans la consolidation du secteur.

Une position ouverte, mais sans signal concret

Désormais, alors que la carte Akhannouch semble avoir été épuisée par le mouvement GenZ212, les regards se tournent vers d’autres profils capables de porter une nouvelle phase du cycle marocain.

Dans cette recomposition silencieuse du champ politico-économique, Abdeslam Ahizoune, à la tête de ses 70 ans, apparaît comme l’un des noms qui reviennent avec insistance, sans qu’il ait lui-même exprimé la moindre intention.

Son expérience, son réseau et sa maîtrise des équilibres institutionnels lui confèrent une légitimité que certains jugent précieuse pour la décennie à venir.

Il n’est d’ailleurs pas le seul à être cité : plusieurs figures issues du monde de l’entreprise et de l’administration sont aujourd’hui évoquées dans les scénarios d’une reconfiguration du paysage des décideurs, à la croisée de l’économie et de la politique.

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