L’affaire Nacer El Djen prend une tournure inédite. Après l’annonce de l’évasion spectaculaire de l’ex-patron de la sécurité intérieure algérienne, l’armée a déclenché un dispositif exceptionnel : un véritable ratissage aérien est actuellement en cours.
Une silhouette radar inhabituelle
Selon les données radar accessibles en ligne, un appareil portant l’indicatif 7TVUR a été détecté en vol stationné au-dessus de la wilaya de Chlef, à l’ouest d’Alger, dans la zone côtière de Ténès et Béni Haoua. L’avion évoluait à environ 9.600 pieds, à vitesse réduite de 172 nœuds, avec un tracé répétitif d’allers-retours – un schéma typique des opérations de surveillance aérienne ciblée.
Un tel déploiement est inhabituel dans cette région. Il confirme que les autorités algériennes redoutent la présence du général fugitif dans la zone, ou cherchent à intercepter les réseaux qui l’ont aidé à quitter sa résidence surveillée de Dely Ibrahim. Sur le terrain, des renforts sécuritaires ont été observés à Alger et dans d’autres villes, transformant l’évasion en crise sécuritaire nationale.
Une onde de choc au sommet de l’État
Le quotidien français Le Monde rapporte que cette fuite a provoqué une « sidération au sommet de l’État algérien » et révélé l’ampleur des fractures internes. Car au-delà de la traque, c’est la crédibilité même des services algériens qui est en jeu. Comment l’homme censé déjouer les infiltrations et les menaces internes a-t-il pu disparaître sous la barbe du régime ?
En multipliant les patrouilles aériennes et en verrouillant le territoire, le régime tente d’étouffer le scandale. Mais cette réaction disproportionnée, relayée en boucle par les réseaux sociaux, illustre surtout une perte de contrôle.
Nacer El Djen, longtemps symbole de l’omnipotence sécuritaire algérienne, est désormais le révélateur d’un système fissuré, où la peur change de camp.