Le geste désespéré de Fouzi Abdelkader Zeghot devant le ministère de la Justice à Alger résonne comme un signal d’alarme dans une Algérie où les institutions peinent à restaurer la confiance des citoyens. Ancien militaire et militant associatif, il a choisi de s’en remettre au feu pour dénoncer ce qu’il considère comme une profonde injustice. Plus qu’un acte isolé, cette tentative dramatique révèle un malaise plus large : celui d’un régime qui peine à répondre autrement que par le silence ou la répression à la demande de justice et de dignité.
Une tentative d’immolation par le feu devant le siège du ministère de la Justice a provoqué une vive émotion en Algérie, après la diffusion en ligne d’une vidéo montrant Fouzi Abdelkader Zeghot, ancien militaire et militant associatif, s’aspergeant d’essence avant d’allumer un briquet.
محاولة انتحار معارض جزائري وناشط سياسي فوزي زقوط بعد الحكم عليه ب10 سنوات سجن
— الفهيم رضوان (@red_fahim) June 1, 2025
في مشهد مؤلم ومفجع، وثّقه بنفسه وبثّه على المباشر، أقدم الناشط الجمعوي فوزي عبد القادر زقوط على إحــ.ـراق جسده أمام بوابة وزارة العدل pic.twitter.com/yJtIz9Y0nj
L’acte, filmé par un proche et publié sur les réseaux sociaux, est survenu le matin du dimanche 1er juin à El Biar, quartier abritant plusieurs institutions gouvernementales sur les hauteurs d’Alger. Fouzi Zeghot, vêtu d’une chemise blanche, cravate noire et casquette, s’est dirigé lentement vers la guérite du ministère avec un bidon d’essence et un briquet en main.
Il a été secouru in extremis et transporté à l’hôpital de Zéralda, où il est actuellement soigné pour de graves brûlures. Une enquête judiciaire a été ouverte par le parquet d’Alger pour déterminer les circonstances exactes de cet acte.
Un régime qui tue l’espoir
Ce drame révèle enfin une vérité nue : le peuple algérien ne meurt pas seulement de pauvreté ou de dérives autoritaires. Il meurt de ne plus espérer. Et c’est là que le régime est le plus coupable : non dans les arrestations, mais dans la confiscation de l’avenir. Dans ce pays où le feu est devenu un langage, le pouvoir n’offre qu’un choix : se taire ou brûler.
« Mourir plutôt que m’avilir », disait Fouzi. Mais c’est le régime algérien qui s’avilit, chaque jour un peu plus, en forçant ses citoyens à hurler leur souffrance en flammes.