Big Data, Big Brother, Big Profits : Palantir, la tech sécuritaire, électrise Wall Street

Tandis que le secteur technologique marque le pas sur les marchés financiers américains, Palantir Technologies détonne : son action a bondi de plus de 70 % depuis janvier, faisant de l’entreprise la deuxième meilleure performance du S&P 500 en 2025.

Pourquoi ça monte?

L’éditeur de logiciels d’analyse et d’IA militaire, historiquement soutenu par la CIA, bénéficie du regain d’intérêt de l’administration américaine pour les technologies de sécurité. Le retour au pouvoir de Donald Trump a dopé les perspectives de contrats fédéraux pour Palantir, déjà solidement implantée dans l’appareil sécuritaire américain. Le groupe a reçu plus de 113 millions de dollars de la part du gouvernement depuis janvier, sans compter un contrat record de 795 millions attribué par le Pentagone la semaine dernière.

Atout politique

Co-fondée par Peter Thiel et Alex Karp, Palantir entretient des liens étroits avec les cercles proches de Trump, dont JD Vance, actuel vice-président. Plusieurs hauts responsables du Department of Government Efficiency (DOGE), à l’origine du projet de base de données unifiée, sont d’anciens de Palantir ou d’entreprises financées par Thiel.

Données massives et surveillance renforcée

Selon le New York Times, l’administration Trump a élargi l’usage des technologies Palantir à plusieurs agences fédérales, dans le cadre d’un plan visant à centraliser les données personnelles des Américains : santé, comptes bancaires, impôts, dettes étudiantes, statuts de handicap, etc.

D’ailleurs, Palantir vient d’obtenir un contrat de 30 millions de dollars avec l’agence ICE pour traquer les immigrés clandestins.

Objectif : fusionner les bases de données publiques via la plateforme Foundry, en vue d’une gouvernance plus “efficace”… ou plus intrusive, selon les critiques.

Controverse interne

Cette centralisation suscite l’inquiétude en interne : 13 anciens salariés ont publié une lettre ouverte appelant l’entreprise à rompre avec cette politique, dénonçant un risque de dérive autoritaire. D’autres, comme Brianna Katherine Martin, ont démissionné.

«Palantir risque de devenir le visage de l’agenda politique de Trump», avertissent d’anciens employés. L’entreprise se défend en affirmant qu’elle agit comme prestataire technique, sans contrôle direct sur les finalités de traitement.

Palantir , le chouchou de la tech trumpienne

Grâce à son ADN sécuritaire, à ses connexions politiques et à son rôle stratégique dans la nouvelle architecture numérique fédérale, Palantir s’impose comme le chouchou de la tech trumpienne, quitte à flirter avec les lignes rouges de l’éthique et des libertés publiques.

Sources : Reuters, New York Times, dépêches fédérales, juin 2025.

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