Carburants en hausse, chômage des jeunes à 47%, vie chère : Jouahri annonce une fin de mandat explosive pour Akhannouch

Le gouverneur de la banque centrale met en lumière le paradoxe d’une croissance sans emplois, à l’heure où le pays entre en année électorale

Le Wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a livré ce mardi un diagnostic sans fard des perspectives économiques du Royaume. Si la stabilité macroéconomique reste assurée, les signaux sociaux et budgétaires projetés pour 2026 annoncent une fin de mandat sous haute tension pour l’équipe d’Aziz Akhannouch, à la veille d’échéances électorales décisives.

Inflation en hausse, tarifs réglementés sous pression

Après avoir contenu l’inflation autour de 1% en 2025, Bank Al-Maghrib prévoit une remontée à 1,9% en 2026, tandis que l’inflation sous-jacente atteindra 2%. Une accélération modérée mais significative, liée à la hausse attendue des prix de l’énergie (+5,4% pour les carburants et lubrifiants) et à l’ajustement des tarifs réglementés, qui progresseront de 2,5%. Dans un contexte électoral, cette évolution pourrait être perçue comme un renchérissement direct du coût de la vie.

Emploi : 47% des jeunes marocains sont au chômage !

Plus inquiétant encore, l’emploi continue de se contracter. Au deuxième trimestre 2025, le marché du travail n’a enregistré que 5 000 créations nettes, alors que 108 000 emplois agricoles ont été détruits. Le taux de chômage reste élevé à 12,8%, et atteint près de 47% chez les jeunes. Cette fracture sociale, dénoncée depuis plusieurs années, devient désormais un enjeu politique majeur.

Un paradoxe pour le gouvernement

Le tableau dressé par Jouahri résume le dilemme de l’exécutif :

  • Sur le plan macroéconomique, la croissance hors agriculture, attendue à 4,5% en 2025 et 2026, et la maîtrise relative de l’inflation constituent des acquis indéniables.
  • Sur le plan social, l’absence de création massive d’emplois et la hausse des prix administrés risquent d’alimenter le ressentiment et d’offrir à l’opposition un angle d’attaque imparable.

La mise en garde de Jouahri sonne comme un avertissement : la dernière année du mandat pourrait être marquée par un choc entre stabilité économique et instabilité sociale, un cocktail explosif à la veille des urnes.

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