Le monde médiatique marocain est en deuil. Ce lundi 25 août 2025, Ali Hassan, figure incontournable de la télévision et de la radio nationales, s’est éteint dans un hôpital de Rabat. Sa disparition met fin au parcours d’un journaliste qui, pendant plus d’un demi-siècle, a façonné l’imaginaire collectif des Marocains autour du cinéma et de la culture.
Une carrière pionnière au service de l’audiovisuel
Né à Midelt, Ali Hassan rejoint très jeune la Radiodiffusion et Télévision Marocaine (RTM) en 1964. À seulement 18 ans, il devient la voix des bulletins d’information radio et télévisés. Sa diction précise et son charisme naturel lui ouvrent rapidement les portes des programmes spécialisés, marquant durablement le paysage audiovisuel marocain en pleine mutation.
Cinéma du Jeudi, une institution
Entre 1991 et 2003, il produit et anime Cinéma du Jeudi sur Al Aoula, émission culte qui fera découvrir aux Marocains des œuvres marocaines et internationales, mêlant présentation, critique et analyse. Ce rendez-vous hebdomadaire est devenu, au fil des années, un rituel pour des générations de téléspectateurs. De 2003 à 2014, il poursuit cette mission à travers le Club de Cinéma, prolongeant son rôle de passeur entre les créateurs et le grand public.
Parallèlement à son travail télévisuel, Ali Hassan a nourri une relation fidèle avec la radio. Son émission Entr’Acte lui a permis, durant de longues années, d’affiner sa place de référence dans la critique et la vulgarisation cinématographique. Sa voix, reconnaissable entre mille, est devenue synonyme de passion pour le grand écran.
Un homme humble et passionné
Interrogé en 2023, Ali Hassan insistait sur son humilité : « Je ne suis qu’un simple journaliste », répondait-il à ceux qui voyaient en lui une figure majeure. Refusant les grands mots, il préférait se définir comme un artisan du média, qui présentait avec sérieux et curiosité des émissions sur tous les sujets. Derrière cette modestie, se cachait pourtant une influence considérable sur le rapport des Marocains au cinéma et à la culture.
Sa voix, qui a accompagné l’entrée du Maroc dans l’ère télévisuelle moderne, s’éteint aujourd’hui. Mais son héritage reste intact : celui d’un passeur de culture, d’un amoureux du cinéma et d’un journaliste qui a su, par sa rigueur et sa passion, marquer durablement la mémoire collective.